De la chemise à carreaux que le petit dernier n’a portée que trois fois à la lampe rétro léguée par tante Gertrude, des trésors étonnants, les 17 friperies Renaissance en regorgent. Au-delà des découvertes et des bonnes affaires que l’on peut y faire, l’organisme à but non lucratif, qui a été fondé en 1994 et qui est devenu un chef de file de l’économie sociale, permet l’insertion socioprofessionnelle de personnes ayant de la difficulté à accéder au marché du travail, tout en donnant un solide coup de pouce à l’environnement grâce au réemploi d’articles d’occasion.
Par sa mission qui s’inspire de valeurs de solidarité et de développement durable, Renaissance joue un rôle de sensibilisation auprès de la population. « Considérant les menaces que font peser les changements climatiques sur la planète, il devient crucial de changer les mentalités et d’éviter la surconsommation, les objets à usage unique et le jetable, insiste Éric St-Arnaud, directeur général de Renaissance. Le réemploi d’articles usagés encore en bon état permet non seulement de les détourner des sites d’enfouissement, mais il réduit le gaspillage des matériaux et de l’énergie nécessaires à la fabrication et au transport de nouveaux articles. »
Achats : changer de paradigme
Aujourd’hui, on se tourne parfois vers l’achat d’articles d’occasion lorsqu’on ne trouve pas le produit neuf que l’on cherche. La pandémie de COVID-19 a permis de ralentir la surconsommation et le mouvement de la mode éphémère. L’achat d’articles d’occasion représente désormais une tendance lourde, au même titre que l’achat local. La clientèle des magasins Renaissance s’est d’ailleurs diversifiée au point où elle provient maintenant de divers milieux socioéconomiques.
Mais pourquoi n’en serait-il pas ainsi en tout temps ? Et si on changeait nos « réflexes », en nous tournant vers le neuf seulement quand on n’a pas déniché le bon article d’occasion ? D’ailleurs, les meubles, les vêtements et autres articles « vintage » sont souvent plus solides et de meilleure qualité que les neufs fabriqués outremer dans des conditions de travail parfois exécrables.
Le recyclage du textile
En faisant la promotion d’une consommation plus écoresponsable, Renaissance veut conscientiser la population sur des enjeux de partage, de solidarité et de développement durable.
Un projet pilote de recyclage des textiles permettra d’ailleurs à l’organisme d’accroître son impact environnemental et de faire grandir sa mission sociale par le développement de nouvelles compétences et la mise en place de nouveaux parcours d’insertion.
Renaissance a reçu un soutien financier de 500 000 $ du programme Agir pour la transition écologique de la Ville de Montréal pour réaliser ce projet pilote, dont l’objectif est de mettre au point la première filière consolidée de récupération, réemploi, réparation, reconditionnement et recyclage de vêtements d’occasion au Québec. Il sera réalisé en partenariat avec Vestechpro, un centre de recherche et d’innovation en habillement, qui apportera son expertise scientifique.
Renaissance incitera également les consommateurs à adopter des comportements plus responsables pour réduire à la source la quantité de vêtements enfouis au Québec.
Il y a de l’avenir dans les articles d’occasion, et Renaissance compte bien jouer un rôle de premier plan pour amener la population à changer ses habitudes, une chemise à carreaux à la fois.