1 Square Phillips (Photo: Menkès Shooner Dagenais LeTourneux architectes)
ARCHITECTURE. La COVID-19 a ralenti l’économie de la province, mais certaines grandes constructions ont joué un rôle clé pour la maintenir à flot. Voici trois projets montréalais d’envergure aucunement freinés par ces temps pandémiques incertains.
1 Square Phillips
Un tout nouvel édifice grattera le ciel du centre-ville en 2024. Avec ses 232 mètres de hauteur par rapport au niveau du fleuve, le 1 Square Phillips, dont la construction a débuté en juillet, promet d’être la plus haute tour résidentielle de la métropole.
Le projet, qui se décline en trois phases, prend la place d’un stationnement enclavé à l’intérieur d’un ensemble d’immeubles. Un défi qui s’est révélé complexe. «Il fallait trouver une idée attrayante et forte pour Montréal, raconte Anik Shooner, cofondatrice de la firme Menkès Shooner Dagenais LeTourneaux architectes, derrière sa conception. On a donc décidé de créer un bâtiment qui se déploie autour d’une somptueuse cour intérieure couverte de végétation.»
Cette architecture permettra aux résidents des étages inférieurs – donc encerclés par des bâtiments – d’avoir accès au jardin intérieur, alors que ceux des étages plus élevés pourront profiter d’une vue imprenable de la ville.
L’équipe d’Anik Shooner, mandatée par le groupe Brivia, a conçu trois bâtiments, dont une tour résidentielle de 61 étages composée de trois blocs de différentes hauteurs qui semblent glisser l’un sur l’autre. Une configuration qui crée davantage de logements en coin, précise l’architecte.
Évaluée à 560 millions de dollars (M $), cette première phase accueillera 796 résidents, qui pourront profiter notamment d’un «Sky Lounge» de 5700 pieds carrés situé au 50e étage, d’un parc canin et d’un «espace santé» de 12 000 pieds carrés.
Les deux phases suivantes, dont les plans et devis sont actuellement en production, comptent une plus petite tour résidentielle de 20 étages, en forme de L, ainsi qu’un hôtel donnant sur le square Phillips.
Les partenaires financiers de ce projet incluent la Banque de Montréal ainsi que la succursale de Montréal de la Banque de Chine.
Nouveau siège social de la Banque Nationale (Photo: Menkès Shooner Dagenais LeTourneux architectes)
Nouveau siège social de la Banque Nationale
Deux ans après le début de la construction, le béton du troisième étage du nouveau siège social de la Banque Nationale a été coulé. Installé sur la rue Saint-Jacques Ouest, il s’agira du premier édifice que les automobilistes empruntant l’autoroute Bonaventure apercevront au centre-ville.
«Ça représentait une réflexion très intense, se souvient Anik Shooner, dont la firme, Menkès Shooner Dagenais LeTourneaux architectes, a conçu le projet. Comme architecte, on possède une énorme responsabilité, car les bâtiments existent pendant plusieurs générations. On souhaite donc laisser une marque positive dans la ville et, surtout, améliorer la qualité de vie des gens.»
L’édifice de 192 mètres de hauteur, bâti au coût de 750 M $, accueillera entre 5000 et 6000 employés au courant de l’année 2022. C’est d’ailleurs en grande partie pour eux que la Banque Nationale a choisi de construire une nouvelle tour. «En plus de léguer à Montréal un bâtiment d’une grande valeur, la Banque souhaitait réunir ses employés dans un environnement extraordinaire qui offre des services de qualité tout en valorisant la collaboration et la créativité», précise Anik Shooner.
La nouvelle tour, dont l’objectif est d’atteindre les certifications LEED Or et WELL, comptera entre autres un centre d’affaires, un centre de conférences, une cafétéria sur deux niveaux, une garderie, un centre d’entraînement. Quatre cents stationnements pour vélos, 80 bornes pour voitures électriques et un jardin extérieur situé au 40e et dernier étage sont également prévus.
Le nouveau pavillon de HEC Montréal
Au printemps 2022, les professionnels du milieu des affaires pourront fréquenter un nouveau pavillon de HEC Montréal. Le bâtiment de 24 900 mètres carrés se dressera dans un secteur architecturalement éclectique du quartier des affaires, à l’intersection de la côte du Beaver Hall et de la rue De La Gauchetière.
«Notre objectif consistait à concevoir un bâtiment contemporain, ce qui définit le caractère dynamique et avant-gardiste de l’établissement, tout étant en harmonie avec son environnement», détaille Anne Rouaud, architecte chez Provencher Roy et l’une des trois professionnelles derrière la conception du nouveau pavillon, avec l’architecte Alain Compéra et l’urbaniste Gerardo Perez.
L’équipe a entre autres dû s’assurer de créer un édifice qui ne dépasse pas en hauteur sa voisine, la basilique Saint-Patrick, en plus de respecter les angles de vue vers celle-ci. «C’est ce qui a modulé la volumétrie extérieure en forme de dents, car il a fallu s’insérer entre les bâtiments existants», explique Alain Compéra.
L’édifice lumineux de huit étages, qui vise la certification LEED Or, comptera 27 salles de cours, un auditorium de 300 places, un centre de conférences et d’événements, et plusieurs toits verts. Le coût du projet, dont la construction a commencé en octobre 2019, est de 235 M $, réparti entre le gouvernement du Québec (108 M $), HEC Montréal (87 M $) et la fondation de l’établissement (39 M $).