Des avantages sociaux plus inclusifs

Publié le 08/05/2024 à 09:37

Des avantages sociaux plus inclusifs

Publié le 08/05/2024 à 09:37

« Les employeurs prennent mal en compte les besoins spécifiques des femmes en matière d’éducation financière, de soins aux proches aidants, de ménopause et d’autres problèmes de santé reproductive, qui ont un impact sur le lieu de travail », reconnaît Alex Boucher, conseiller principal, responsable de la Gestion globale de la santé à Mercer Canada. (Photo: 123RF)

ASSURANCES COLLECTIVES. Les régimes d’avantages sociaux traditionnels souffrent parfois d’un manque d’équité envers certains groupes de travailleurs. En offrant des options plus inclusives, les employeurs peuvent devenir plus attractifs et augmenter l’engagement de leurs salariés. 

Les avantages sociaux représentent un facteur clé de l’expérience employé, qui a des répercussions majeures dans leur vie professionnelle et personnelle. « Certains travailleurs ont des attentes et des besoins très différents à cet égard, parce qu’ils montrent un profil différent, souligne Amélie Girard, conseillère en régimes d’assurance collective de WTW. Les employeurs ont donc intérêt à proposer des programmes plus flexibles, qui pourront s’adapter. » 

L’âge, l’origine culturelle, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre constituent tous des facteurs desquels on doit tenir compte dans l’offre d’avantages sociaux. « Les couples homosexuels, par exemple, ne sont pas toujours reconnus comme tels dans les avantages sociaux si on n’a pas revu la définition de “conjoint” », illustre Amélie Girard. 

De manière générale, le manque d’équité concerne certains groupes marginalisés, mais parfois il affecte… la moitié de la population. « Les employeurs prennent mal en compte les besoins spécifiques des femmes en matière d’éducation financière, de soins aux proches aidants, de ménopause et d’autres problèmes de santé reproductive, qui ont un impact sur le lieu de travail », reconnaît Alex Boucher, conseiller principal, responsable de la Gestion globale de la santé à Mercer Canada. On trouve encore des programmes qui couvrent les médicaments contre la dysfonction sexuelle chez les hommes, mais pas les programmes de fertilité pour les femmes, alors que les deux sont liés à la santé reproductive.

 

Recalibrage en cours 

Les employeurs connaissent l’importance de l’équité, diversité, et inclusion (EDI). Dans un sondage de WTW réalisé en 2023, 72 % des employeurs indiquaient que l’EDI constituait le facteur externe ayant la plus grande incidence sur leur stratégie d’avantages sociaux. Un quart d’entre eux soutenaient que l’EDI avait représenté une priorité forte en gestion de la santé et du mieux-être au sein de leur organisation au cours des trois années précédentes. Près de la moitié considérait que ce serait le cas dans les trois prochaines. 

Toujours dans le sondage de WTW, plus de la moitié des répondants avait établi des objectifs en matière d’EDI en 2022 et 17 % comptaient s’y mettre en 2023. Près d’un tiers avait créé des stratégies d’avantages sociaux particulières pour certains groupes d’employés et 17 % souhaitaient en proposer en 2023. 

Par ailleurs, 29 % avaient déployé des stratégies et des mesures pour s’attaquer aux facteurs sociaux qui ont des conséquences sur la santé. « Les influences sociales et économiques sur la santé ont un effet plus important sur les populations marginalisées et à faible revenu. Or, en général, les régimes d’avantages sociaux sont plus généreux envers ceux qui ont des revenus supérieurs et un meilleur accès aux services, indique Alex Boucher. Il est temps d’offrir des protections et des avantages similaires à tous les employés. »

 

Connaître ses salariés

Selon Amélie Girard, les coûts représentent le plus grand défi des employeurs à cet égard. « On peut offrir beaucoup de choses, mais la capacité de payer reste toujours limitée, reconnaît-elle. Donc, on ne peut pas répondre à toutes les attentes. » 

Pour taper dans le mille, on doit bien connaître la démographie (genre, âge, situation familiale, origine ethnique, orientation sexuelle, etc.) de nos équipes. On doit surtout écouter ses employés et bien comprendre leurs attentes. « Dans notre enquête Health on Demand 2023, plus de la moitié des employés de la génération Z désiraient des tests génétiques pour évaluer certains risques pour la santé, alors que seulement 5 % des employeurs l’offraient », illustre Alex Boucher. 

L’employeur doit aussi bien connaître son offre actuelle. Alex Boucher conseille d’effectuer une revue des programmes d’avantages sociaux afin d’assurer qu’ils soient inclusifs, y compris une révision des politiques d’accommodement et des offres qui ne sont pas comprises dans le programme d’assurances collectives.

Il prévient qu’il n’est pas toujours facile d’accéder aux données du promoteur de régime ou de les utiliser pour identifier ceux qui pourraient avoir besoin de soutien. Ces derniers ne se retrouvent pas nécessairement dans les listes des participants qui font des réclamations. « En fait, l’absence de certaines populations dans les schémas de réclamation peut en dire beaucoup sur l’iniquité des opportunités », croit Alex Boucher.

De son côté, Amélie Girard se désole de constater que les équipes de travail qu’elle rencontre chez bien des employeurs connaissent mal leurs avantages sociaux. « Quand on a une belle stratégie d’avantages sociaux, on doit la faire connaître, affirme-t-elle. Sinon, c’est comme jeter de l’argent par la fenêtre. On n’en tire pas les bénéfices qu’on devrait. »

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