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Le seconde main de luxe attire davantage

Léa Villalba|Publié le 29 Décembre 2022

Le seconde main de luxe attire davantage

Luc Dion a ouvert son magasin d’exposition, LUC.S, au Vieux-Port de Montréal, avec sa collaboratrice, Claire Teasdale, en 2017. (Photo: Courtoisie)

C’est en 2015 que Charlotte Cayla et Eddine Yahiat ont ouvert leur boutique Ruse, à Montréal. À l’époque, le duo a constaté un vide dans le luxe de seconde main et a voulu saisir l’occasion. Sept ans plus tard, les deux entrepreneurs ont vu leur clientèle augmenter grâce à leur boutique qui a pignon sur rue. Les ventes en ligne, qu’ils ont poussées dans les dernières années, et leurs 15 000 abonnés sur Instagram leur permettent également de croître.

«Les gens sont de plus en plus conscientisés et comprennent que c’est un achat responsable. Il vaut mieux investir dans une pièce haut de gamme qui traverse le temps que dans un item provenant d’une grande chaîne», explique Charlotte Cayla. En effet,  l’argument environnemental a pesé dans la balance. «Avec le haut de gamme, on trouve des pièces de meilleure qualité, faites avec de meilleurs tissus, donc ça évite d’acheter beaucoup et souvent, ajoute-t-elle. En plus, avec les marques de luxe, on peut porter le vêtement plusieurs années pour ensuite le revendre à un bon prix, car la qualité reste». Notons que chaque année, 1,2 milliard de tonnes de CO2 sont générées par la production des vêtements, selon une étude de l’ONG Fondation Ellen MacArthur (2019).

Luc Dion a pour sa part ouvert son magasin d’exposition, LUC.S, au Vieux-Port de Montréal, avec sa collaboratrice, Claire Teasdale, en 2017. Après avoir travaillé pendant une dizaine d’années dans des boutiques de luxe à Montréal, notamment chez Prada, c’est finalement le hasard et sa clientèle fidèle qui lui ont soufflé l’idée d’un commerce. «Un jour, une de mes clientes est venue me demander si je connaissais un endroit où elle pouvait vendre ses sacs Chanel, se rappelle-t-il. J’ai réussi à les vendre en à peine une semaine».

Pour Luc Dion, la pandémie de COVID-19 a changé la donne. «Plusieurs grandes marques ont eu des problèmes d’approvisionnement. Grâce à ça, le seconde main a gagné en popularité», lance celui qui a vu son chiffre d’affaires augmenter de 15% durant cette période.

Finalement, aujourd’hui, Charlotte Cayla peut vendre une Blouse Sandro à 65 $ ou un sac Chanel à 30 000 $. «Mais ça dépend de leur état, de leur valeur initiale et de la valeur de revente et du marché», explique-t-elle. Même discours du côté de Luc Dion. «Tu vas en magasin de luxe actuellement, avec 1500 $, tu as un haut Gucci avec imprimé ; tu viens ici, tu repars avec quatre ou cinq items».

Selon ces passionnés de la mode, le marché du luxe reste néanmoins «encore petit au Québec». Luc Dion compte sur une clientèle fidélisée au fil de ses expériences passées, mais les exportations font aussi partie de sa réalité. «J’ai beaucoup de ventes aux États-Unis et en Australie notamment», explique-t-il.