Le dynamisme économique de la région de Québec se traduit par un taux de chômage qui était de 3,8 % en 2018, en baisse à 3,6 % en mars dernier, soit le plus faible taux parmi les grandes villes du pays.
FOCUS CAPITALE-NATIONALE. LynX Inspection s’apprête à commercialiser un tout nouveau procédé d’inspection radiographique en 3D de pièces industrielles moulées ou usinées. L’entreprise, qui profite d’une première ronde de financement de plus de 1 million de dollars, vient aussi de quitter le nid familial, comme la trentaine d’autres entreprises ayant essaimé de l’Institut national d’optique, où LynX Inspection a été en résidence pendant un an.
La nouvelle entreprise FlyScan, qui offre des services aériens de dépistage de fuites pour les pipelines pétroliers et gaziers, de même que les sociétés Optosécurité, Technologies Obzerv ou encore LeddarTech avant elle, ont aussi vu le jour grâce au travail de ce fleuron de la recherche fondé en 1988, qui met le laser, la fibre optique, le traitement de l’image ou la vision numérique au service de l’industrie.
À cette époque, l’optique-photonique n’était qu’une science émergente. Aujourd’hui, la ville de Québec est devenue une plaque tournante de ce secteur d’activité qui illustre parfaitement le virage de son économie des 30 dernières années.
«On a longtemps associé l’économie de Québec à deux éléments : sa fonction publique et son industrie touristique. La ville s’est toutefois grandement diversifiée et compte aujourd’hui des centaines d’entreprises manufacturières et technologiques dans différents secteurs d’activité, qui rayonnent même ailleurs dans le monde», indique Carl Viel, PDG de l’organisme Québec International.
Diversité des industries
La région de Québec mise en effet sur d’autres industries fortes. Les entreprises en technologies de l’information et de la communication y foisonnent, comptant plus de 400 entreprises et 15 000 emplois. La ville s’est même fait un nom dans le domaine des jeux vidéo et de la création numérique, par la création de sociétés comme Beenox et Frima, ou la venue d’Ubisoft.
Québec compte aussi sur un fort contingent d’entreprises et de centres de recherche de renommée mondiale dans l’industrie des sciences de la vie (GlaxoSmithKline, Medicago) et des technologies de la santé (Opsens, TSO3). Elle s’est aussi fait une niche dans les domaines du nutraceutique et de la cosméceutique grâce, entre autres, à la présence d’Atrium Innovations ou d’Aliksir.
Dans les TIC et les sciences de la vie, «on a privilégié des sous-secteurs d’activité pour lesquels nous pensions être compétitifs tant à l’échelle nationale qu’internationale», fait valoir M. Viel.
Québec s’est faite un nom dans le domaine des jeux vidéo et de la création numérique, par la création de Beenox et de Frima ou par la venue de Ubisoft.
Le secteur de la transformation agroalimentaire, avec ses quelque 150 entreprises (Biscuits Leclerc, Chocolats Favoris) et 11 500 emplois, contribue aussi à la croissance économique de Québec. L’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels contribue au développement de ce secteur. Enfin, la présence de 10 sièges sociaux d’entreprises dans les domaines des assurances et des services financiers a aussi fait de Québec la «capitale de l’assurance». «Ce sont nos deux secteurs anticycliques qui nous protègent contre les ralentissements. On a tous besoin de manger et d’assurance», note M. Viel.
L’industrie touristique demeure bien sûr un moteur de l’économie de Québec. Après avoir vécu une année record en 2017, l’indice global d’achalandage a enregistré une hausse de 0,9 % l’an dernier, marquant ainsi une cinquième croissance consécutive.
Plus faible taux de chômage du pays
Le dynamisme économique de la région de Québec se traduit par un taux de chômage qui était de 3,8 % en 2018, en baisse à 3,6 % en mars dernier, soit le plus faible taux parmi les grandes villes du pays. Le marché du travail a atteint un sommet historique de 452 600 emplois l’an dernier, une augmentation de 9 800 par rapport à 2017.
La rareté de travailleurs demeure le principal enjeu pour bon nombre d’entreprises de la région de Québec, qui ont plus de 12 200 postes à pourvoir. Une situation préoccupante qui «justifie l’intensification des efforts pour accroître la participation au marché du travail de certaines strates de population et pour attirer et retenir dans la région des talents, entre autres, par le recrutement international», indique Québec International. Une situation qui freine d’ailleurs la croissance d’un nombre grandissant d’entreprises.