Le président de l’ISSB, Emmanuel Faber, était de passage à Montréal pour participer à l’événement La tribune internationale de Montréal, organisé par le CORIM. (Photo: Courtoisie)
Les nouvelles normes de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) qui seront officiellement lancées lundi se veulent un «langage comptable commun» crédible et fiable qui permettra aux investisseurs et aux banques d’être en mesure de comparer les risques et occasions d’affaires des entreprises.
La norme S1 sera intitulée Exigences générales de divulgation de l’information de durabilité reliée à l’information financière, tandis que la norme S2 sera celle des Divulgations reliées aux changements climatiques. Elles seront divulguées en simultané aux bourses de Londres, New York et Singapour. Elles doivent entrer en vigueur le 1er janvier 2024.
Le président de l’ISSB, Emmanuel Faber, était de passage à Montréal pour participer à l’événement La tribune internationale de Montréal, organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), et s’adresser à la communauté d’affaires québécoise sur les travaux de l’ISSB et l’évolution des tendances des critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG).
Langage unique
Pour lui, les quelque 500 différents indicateurs ESG disponibles un peu partout sur la planète, et qui «continuent de fleurir tous les jours», sont l’illustration qu’il manque un pan entier de langage d’information qui permet le partage d’information sur la durabilité entre les entreprises.
«Ce que nous sommes en train de faire, ce n’est pas créer un nouveau jeu d’indicateurs ou un nouveau code couleur, précise Emmanuel Faber. Nous avons construit, à partir d’indicateurs existants, un langage comptable. Nous avons enraciné les normes de l’ISSB dans le langage comptable, en allant y puiser la matière, la grammaire, le vocabulaire. Toutes les personnes qui font de la comptabilité seront capables de lire nos normes à travers le prisme de la comptabilité.»
Plus fiable
De son point de vue, les indicateurs actuels sont discrets et n’ont pas de référentiels ancrés dans les normes de divulgation financière et «n’entraînent pas suffisamment de décisions». De plus, il estime qu’ils ne sont pas suffisamment fiables et ne portent pas à une description précise des risques et occasions d’affaires des entreprises en langage financier pour que les investisseurs et les banques prennent des décisions.
«Il est désormais important et urgent de pouvoir prendre ces décisions d’allocation de capital en raison des changements climatiques. Je me souviens que le plus grand assureur a dit, il y a quelques années, qu’un monde à plus quatre degrés ne sera pas assurable. Un monde qui n’est pas assurable est un monde dans lequel l’économie telle que nous la connaissons n’existera plus.»
Il rappelle que State Farm et Allstate, premier et quatrième acteur en importance dans le marché américain, ont annoncé, au cours des dernières semaines, qu’elles n’émettraient plus de nouvelles polices couvrant les incendies pour les résidences privées en Californie.
«Ce n’est pas dans 30 ans que ça se passera, laisse-t-il tomber. Le changement climatique, c’est aujourd’hui.»