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IMMOBILIER COMMERCIAL. Les programmes universitaires axés sur l’immobilier se sont multipliés au fil des ans. Les diplômes qui y sont liés ne sont pas pour autant devenus un prérequis à l’embauche pour les gestionnaires d’immeubles commerciaux.
À l’automne 2020, par exemple, l’Institut de développement urbain du Québec, le Centre des dirigeants John-Molson et le Jonathan Wener Centre for Real Estate de l’Université Concordia se sont associés pour lancer une nouvelle certification en gestion immobilière offerte depuis janvier dernier. Celle-ci s’adresse principalement aux personnes qui souhaitent peaufiner leurs connaissances en droit immobilier et leurs techniques en évaluation et en financement, en plus de se mettre à jour en ce qui concerne les plus récentes politiques d’urbanisme au Québec.
Quant à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, elle propose un certificat en immobilier, dont certains cours sont donnés par des experts liés à la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier. L’institution soutient que ce diplôme « offre d’excellentes perspectives d’emploi auprès des organismes gouvernementaux, des entreprises privées et publiques, des villes et des municipalités, des bureaux d’évaluation et de gestion des propriétés, des institutions financières, des firmes d’assurance et de comptabilité […], des courtiers et des sociétés en immobilier ».
L’Université Laval offre pour sa part un certificat en gestion urbaine et immobilière qui permet, entre autres, de franchir un premier pas vers l’obtention du titre professionnel d’évaluateur agréé de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec. Cette formation fournit également les outils pour gérer des actifs immobiliers, assure l’institution.
L’expérience et la passion avant les diplômes
Les gestionnaires d’immeubles commerciaux qui recrutent ne voient toutefois pas ces formations comme un prérequis. « Les diplômes qui figurent au CV, c’est bien, mais la personnalité et la passion qui animent le candidat ou la candidate, c’est encore mieux », signale Christian Madore, directeur général du service technique chez Allied Properties. L’équipe montréalaise de ce gestionnaire, qui compte plus de 75 employés, vient justement d’embaucher cinq nouveaux stagiaires pour l’été. « Parmi ces recrues, une seule se dirige vers l’obtention d’une licence en courtage immobilier, relève-t-il. Un des candidats étudie même en sciences politiques. »
« En immobilier, tout s’apprend, ajoute le directeur. Ce qui n’est pas le cas pour l’attitude, les idées et l’intérêt à en connaître plus sur le domaine. »
À BentallGreenOak, qui dénombre environ 90 employés dans la province, « un diplôme en immobilier n’est pas absolument nécessaire pour adhérer au groupe », assure son directeur général pour le Québec, Yves-André Godon. Par contre, les désignations professionnelles, comme celles décernées par l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) et l’Institut canadien de l’immeuble, constituent des atouts, souligne-t-il. Ils sont parfois même exigés pour les postes centrés sur la location et la gestion immobilière.
L’expérience des candidats ou, à défaut, un diplôme en administration, en sciences humaines ou en technique du bâtiment, entre autres, s’ajoutent aux principaux facteurs qui favorisent ou non l’embauche, note Yves-André Godon.
Même discours au sein du Groupe Quint, dont l’équipe est passée de 35 à 50 employés au cours de la dernière année. « Les diplômes en immobilier peuvent aider à favoriser un candidat ou une candidate. Néanmoins, ce sont les années d’expérience et l’éthique de travail qui vont influer sur le recrutement », avertit son président fondateur, Ian Quint.
Du côté de l’agence immobilière CBRE, qui emploie plus de 250 personnes au Québec — dont 74 dans le domaine du courtage —, un diplôme en immobilier n’est pas une fin en soi. « Mais détenir sa licence de courtier est essentiel », précise la première vice-présidente de l’agence, Ruth Fischer, nommée directrice générale pour le Québec en février.
Selon elle, l’entrepreneuriat, l’attitude collaborative, la passion, l’autonomie et l’expérience — notamment les transactions et négociations inscrites au CV — constituent les autres atouts hautement recherchés.