Rita Rancourt, présidente de SBC Cedar (Photo: courtoisie)
INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION. À la tête de SBC Cedar depuis plus de 25 ans, Rita Rancourt a su se tailler une place de choix dans le milieu des matériaux de construction. Bien qu’elle ait connu de nombreuses embûches, cette «femme d’expérience» est aujourd’hui fière de diriger 150 employés.
En 1996, alors qu’elle est mère au foyer de trois enfants, Rita Rancourt décide d’épauler son mari, Gilles Bélanger, dans la gestion du fabricant de revêtements de bardeaux de cèdre SBC Cedar. «J’avais 45 ans à l’époque et je voyais que l’entreprise avait de la difficulté à croître. Je me suis dit qu’il était temps pour moi de m’impliquer.»
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Elle trouve alors pour la PME de Saint-Prosper, en Beauce, un investisseur qui travaille déjà dans le domaine du bois. Il accepte de se joindre à l’aventure, mais veut qu’elle devienne présidente de l’entreprise. «J’ai tout appris sur le tas», se souvient-elle. Les premières années ont été plus difficiles. «Les gens n’avaient pas confiance en moi au début parce que j’étais une femme. On disait que j’étais là pour me faire de l’argent, que je n’allais pas rester dans le milieu.»
Perfectionniste, Rita Rancourt décide de changer la culture de l’entreprise. Désormais, la priorité sera mise sur la qualité. Elle modifie l’usine, y ajoute de nouveaux équipements et fait en sorte que tous les employés travaillent ensemble pour bâtir la «marque SBC». «Avec une amie qui parlait mieux anglais que moi, on est partis sur la route avec une boîte de bardeaux, on s’informait au fur et à mesure de la route d’où aller, de qui rencontrer, etc. C’est comme ça que je me suis fait un nom aux États-Unis», raconte-t-elle.
Petit à petit, elle est tombée amoureuse de son nouveau métier. «J’adore le bois, c’est tellement magnifique!» Avec les années, elle a aussi fait en sorte que SBC Cedar soit reconnu comme un leader dans son domaine. «Je me suis très bien entourée et aujourd’hui, on a 150 employés qui forment une grande famille», note-t-elle fièrement.
Bien qu’elle ait dû «se battre» pour gagner la confiance des clients et des collaborateurs pendant ses premières années, Rita Rancourt affirme qu’en 2022, être une femme importe peu. «Les gens savent qu’on offre des produits de qualité et que je suis une femme de parole. Ils me respectent pour ça.»
«Ça prend beaucoup de détermination»
La cheffe d’entreprise explique que les femmes prennent de plus en plus de place dans ses usines et elle estime qu’elles ont leur rôle à jouer dans le milieu manufacturier, comme partout ailleurs. «Je les trouve excellentes et rapides», affirme-t-elle.
Elle souligne que la conciliation travail-famille est très importante pour elle. De plus, les nouvelles technologies font en sorte de favoriser l’embauche de femmes dans le secteur manufacturier. «Plusieurs postes de travail sont moins physiques qu’auparavant», rappelle-t-elle.
À l’approche de sa retraite, Rita Rancourt lègue peu à peu les tâches à ses trois fils: Francis, vice-président aux ventes et à l’administration, Marco, directeur de l’approvisionnement et responsable de la recherche et du développement, ainsi que Michel, opérateur de machinerie lourde, qui participe à l’amélioration de la cour à bois. Elle espère aussi que de plus en plus de femmes pourront faire leur place dans des milieux de travail non traditionnels. «Une femme qui veut vraiment, qui y croit, qui est déterminée, elle peut faire n’importe quoi!» conclut-elle.