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L’innovation grâce au manque d’employés

Emmanuel Martinez|Publié le 10 janvier 2023

L’innovation grâce au manque d’employés

«Les gens d’affaires de Québec nous démontrent par leurs réponses qu’ils savent que l’avenir passe effectivement par de nouvelles façons de faire», affirme le président et chef de la direction de la CCIQ, Steeve Lavoie. (Photo: Courtoisie)

Il semble que la pénurie de main-d’œuvre ait au moins un bon côté : elle stimule l’innovation.

C’est ce qui ressort d’un sondage dévoilé aujourd’hui par la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) qui montre que l’innovation est maintenant l’avenue privilégiée pour amoindrir les effets de la pénurie de personnel dans la région de la Capitale-Nationale. Selon un coup de sonde effectué par Léger en novembre et décembre, les mesures visant à tonifier la productivité viennent au premier rang parmi les solutions envisagées pour faire face au manque de main-d’œuvre (46%), devant celles favorisant l’intégration ou le maintien en emploi des divers bassins de travailleurs comme des retraités, des personnes souffrant d’un handicap, etc. (39%) ainsi que des actions pour attirer des immigrants (38%).

De plus, 79% des gens d’affaires interrogés soutiennent que leur entreprise accorde de l’importance à l’innovation. Concrètement, 41% des entreprises de la région de Québec ont élaboré une planification en vue de s’améliorer, tandis que des projets d’innovation ont été essayés par 36% d’entre elles. Au total, 70% des entreprises sondées ont déployé au moins un des éléments opérationnels liés à l’innovation.

Ces résultats ont été accueillis avec beaucoup d’enthousiasme par la direction de la CCIQ. «Les gens d’affaires de Québec nous démontrent par leurs réponses qu’ils savent que l’avenir passe effectivement par de nouvelles façons de faire, explique le président et chef de la direction, Steeve Lavoie, par communiqué. Pour eux, l’innovation est une solution sur laquelle ils ont davantage de contrôle, qui dénote une volonté de prendre en main le futur de leurs entreprises en adressant autrement l’enjeu du manque de personnel. Cela n’est pas le cas lorsque l’on pense à l’embauche d’immigrants ou au retour de retraités sur le marché du travail, des options sur lesquelles l’emprise est moindre.»

Des obstacles à surmonter

Améliorer sa productivité ne se fait toutefois pas sans rencontrer des difficultés. Le manque de temps est le problème le plus répandu (61% des répondants), devant l’insuffisance d’argent (47% des répondants). La moitié des gens d’affaires sondés ignoraient les programmes de subventions offerts pour embrasser l’innovation, l’automatisation ou le virage numérique, et seulement 13% disent en avoir une bonne connaissance.

«Les programmes de subventions offerts pourraient assurément soutenir l’innovation au sein de nos entreprises, mais encore faudrait-il que ces programmes soient connus et compris par la communauté», précise Steeve Lavoie.

Par ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre est enracinée selon ce sondage. Approximativement 77% des répondants déclarent qu’il s’agit d’un problème important. Le gens d’affaires interrogés affirment qu’environ le quart de leur main-d’œuvre partira à la retraite d’ici dix ans et que seulement la moitié de ces employés pourront être remplacés. Ceci veut donc dire que la région de Québec perdrait 12,5% du total de sa main-d’œuvre si ce scénario se réalisait.

En novembre au Québec, le taux de chômage a atteint un plancher record à 3,8%, selon Statistique Canada. Dans la région de Québec, il n’était que de 3%.