Manufacturier: les femmes rattrapent le terrain perdu en 2020
François Normand|Publié le 08 mars 2022En février 2020, un mois avant que la pandémie ne frappe de plein fouet l’économie québécoise, ce taux avait même franchi la barre des 30%, souligne en entrevue la PDG de MEQ, Véronique Proulx. (Photo: courtoisie)
La place des femmes dans le secteur manufacturier au Québec a enregistré un recul important en raison de la pandémie de COVID-19. En revanche, elles sont en train de rattraper le terrain perdu, selon Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ).
Entre 2015 et 2019, la place des femmes dans le secteur manufacturier a progressé, passant de 27,5% à 28,1% du total des employés dans les entreprises québécoises, selon Statistique Canada.
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En février 2020, un mois avant que la pandémie ne frappe de plein fouet l’économie québécoise, ce taux avait même franchi la barre des 30% (30,04%), souligne en entrevue à Les Affaires la PDG de MEQ, Véronique Proulx.
Or, la fermeture des pans entiers de l’économie à compter du printemps 2020, dont un grand nombre d’entreprises manufacturières jugées non essentielles, a porté un coup dur à la représentation féminine dans l’industrie.
La proportion a chuté à 23,3% en novembre 2020
Pour l’ensemble de 2020, elles ne représentaient que 26,4% des effectifs dans les usines. Et en novembre 2020, cette proportion est même descendue à 23,3%.
«Ç’a chuté de manière drastique, insiste Véronique Proulx, sans avoir de certitude sur les causes de cette dégringolade. Notre hypothèse, toutefois, c’est que des femmes sont demeurées à la maison pour s’occuper des enfants quand les garderies étaient fermées.»
Cela dit, alors que la pandémie semble tirer graduellement à sa fin (avec un virus qui sera parmi nous sous forme endémique), les données les plus récentes montrent que les femmes ont pratiquement rattrapé le terrain perdu en raison de la COVID-19.
En janvier 2022, elles représentaient 29,96% du personnel dans les entreprises manufacturières au Québec (c’était 28,3% pour l’ensemble de 2021), selon Statistique Canada.
Véronique Proulx est optimiste pour la suite des choses.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, elle estime que le secteur de la fabrication aura de plus en plus besoin de l’apport des femmes et que les entreprises manufacturières ayant automatisé leur chaîne de production auront un atout.
«L’automatisation réduit les efforts physiques dans les procédés, ce qui favorise l’embauche des femmes», souligne Véronique Proulx.
Deux facteurs attirent les femmes dans la fabrication
Par ailleurs, deux facteurs semblent attirer particulièrement les femmes à la recherche d’un emploi dans le secteur manufacturier, selon un projet de recherche mené par MEQ, dont certaines tendances pointent déjà à l’horizon.
D’une part, les femmes sont à la recherche de défis professionnels, et les entreprises qui amorcent leur transformation numérique sont particulièrement attractives, souligne Véronique Proulx.
D’autre part, les femmes sont aussi attirées par les entreprises familiales, sans parler de leur volonté de participer à l’élaboration de la mission corporative.
Les valeurs familiales véhiculées par ces entreprises pourraient expliquer leur attrait particulier par rapport aux entreprises non familiales.