«Lorsqu’on m’a nommé directeur de l’information, j’ai eu le privilège de travailler avec une personne qui était à l’emploi de l’entreprise avant même que l’on ne marche sur la Lune. J’en suis encore impressionné!», raconte Sébastien Côté, directeur général et de l'information chez RNC Media. (Photo: courtoisie)
SPÉCIAL 300 – Rang 61. RNC Média aurait sans doute préféré éviter le brouhaha qui entoure ces jours-ci l’une de ses huit propriétés, la controversée CHOI Radio X, à Québec. Or, fidèle à ses convictions, l’entreprise assume. Tout comme elle endosse les décisions que prennent les dirigeants des autres stations locales qu’elle détient en Abitibi, en Outaouais et à Montréal.
C’est que la PME, fondée en 1948 à Rouyn-Noranda – qui a porté le nom de Radio Nord Communications jusqu’en 2007 –, a toujours favorisé l’information et les valeurs locales au sein de ses stations de radio et de télévision, indique Robert Ranger, son président et chef de la direction.
Et ça paye ! « Au cours de la dernière année, nos deux stations de télévision en Abitibi [CFEM, affiliée à TVA et CFVS, affiliée à NOOVO] détenaient 60 % des parts de marché le soir venu. Ce sont nos bulletins de nouvelles qui sont les plus regardés dans la région », affirme Robert Ranger. Même à Québec, où une dizaine de stations de radio se disputent les auditeurs, les deux stations de RNC Média, CHOI et Vibe, détenaient 24,5 % des parts de marché dans la catégorie Adulte 25‑54 ans, au printemps 2020.
En Outaouais, où l’on dénombre plus d’une vingtaine de stations de radio et de télévision dans les deux langues officielles, RNC Média peut compter sur l’écoute des deux tiers du marché francophone, branchés aux stations de télévision CHOT-TVA, CFGS-NOOVO, ainsi que WOW 97,1 et POP 96,5 sur la bande FM. Au total, l’entreprise détient 34 % des parts de marché dans la capitale fédérale à l’heure des bulletins de nouvelles.
Quant au 91,9 Sports, station de radio créée il y a cinq ans sous le nom de Radio X Montréal, elle a frôlé les 400 000 auditeurs en 2019.
Direction locale
Au fil des années, le nombre d’antennes détenues a fluctué. Il fut un temps où l’entreprise, qui appartient depuis ses débuts à la famille Gourd – la famille Brosseau s’est ajoutée en 2004 –, possédait plus d’une vingtaine de stations de télé et de radio. En 2018, elle s’est départie d’une dizaine de stations de radio lorsqu’une bonne occasion s’est présentée, précise Robert Ranger.
Auparavant, la PME de télécommunication avait également adopté un modèle d’affaires décentralisé. « Pour chacun de nos quatre marchés, nous avons nommé un directeur général responsable des stations qui s’y trouvent. Nous privilégions des employés qui évoluent au sein de l’entreprise depuis plusieurs années », explique le président.
Conscient que le rêve de plusieurs des quelque 200 employés et collaborateurs des stations est d’accéder aux grands réseaux nationaux, la direction « mise sur un climat de travail qui valorise les employés et leurs responsabilités ; cela nous aide à conserver les meilleurs talents », poursuit-il.
Sébastien Côté figure parmi ces employés de longue date qui ont hérité d’un poste de haute direction. « Je suis arrivé à Gatineau il y a 15 ans alors que j’avais accepté un poste de producteur radio. Au fil des années, l’entreprise m’a confié d’autres postes, notamment celui de journaliste, de chef d’antenne, de chef de pupitre et, il y a deux ans, celui de la direction générale pour le marché de Gatineau », raconte le gestionnaire de 38 ans.
Parmi ses souvenirs marquants au sein de RNC Média, il raconte avoir côtoyé un réalisateur basé à Rouyn-Noranda qui avait été embauché… en 1967. « Lorsqu’on m’a nommé directeur de l’information, j’ai eu le privilège de travailler avec une personne qui était à l’emploi de l’entreprise avant même que l’on ne marche sur la Lune. J’en suis encore impressionné ! »