MAUDITE JOB! Vos interrogations. Les solutions d’Olivier Schmouker.
Q – «Ça ne va pas au travail : j’ai l’impression de tourner en rond, je soupire chaque fois qu’on me demande quelque chose. Je sens que je ne suis plus à la bonne place. Est-ce le signe qu’il me faut rapidement bouger ?» – Francis
R. – Cher Francis, il existe un moyen très simple de savoir si le moment d’effectuer un virage professionnel est venu, ou pas : la technique des voiles. Comme le suggèrent le journaliste finlandais Mikael Krogerus et le coach suisse Roman Tschäppeler dans Le Livre des décisions, munissez-vous d’une grande feuille de papier, d’une règle et de crayons de couleur, puis tracez trois lignes droites, de façon à dessiner un Y. Graduez chacune des trois branches de 1 à 10, puis intitulez l’une d’elles Obligation, une autre Possibilité, et la dernière, Désir.
Pendant deux semaines, chaque soir, vous évaluerez de 1 («Ne correspond pas du tout») à 10 («Correspond tout à fait») chacune des branches, en répondant aux questions suivantes :
> Obligation. Les tâches que j’ai accomplies aujourd’hui m’étaient-elles imposées ? > Possibilité. Les tâches que j’ai accomplies aujourd’hui correspondaient-elles à mes compétences ?
> Désir. Mon activité d’aujourd’hui a-t-elle contribué à la concrétisation de mon rêve professionnel ?
Chaque soir, reliez les trois points ainsi formés afin de former un triangle (une voile, en fait), en veillant à utiliser des couleurs différentes afin de distinguer les voiles les unes des autres.
Au bout des deux semaines, analysez vos voiles. Si elles sont changeantes, cela signifie que votre activité professionnelle est variée, et donc qu’il y a moyen de vous y épanouir, peut-être à condition de modifier certaines choses (ex. faites preuve d’initiative et suggérez à votre boss d’assumer de nouvelles tâches ou de prendre en main de nouveaux dossiers, plus en adéquation avec vos talents). Si elles sont quasiment identiques, c’est le signe qu’il serait sûrement bon pour vous… de mettre les voiles.
Trop gentille
Q. – «J’adore donner un coup de main aux autres, c’est dans ma nature. Mais là, tout le monde me demande de l’aide, je croule sous le travail, je suis maintenant toujours en retard sur ce que je dois faire. Comment m’en sortir ?» – Audrey
R. – Chère Audrey, être serviable est une qualité précieuse au travail, il n’est nullement question de changer cela. En revanche, il vous faut apprendre à dire non à l’occasion. Rassurez-vous, cela ne nuira en rien à l’image positive que les autres ont de vous.
Le coach français Yan Mercoeur a expliqué dans une de ses capsules radiophoniques sur France Bleu que l’idéal pour apprendre à dire non est de débuter par une situation simple. Par exemple, dites non à une collègue sympathique qui vous propose à l’improviste un 5@7 virtuel au prétexte que vous avez déjà planifié une séance de jogging dans le parc voisin. «Vous allez constater que cela ne fait pas de vous une personne moins aimable ou moins fréquentable», affirme-t-il.
Par la suite, renouvelez l’opération, en ayant toujours en tête une explication, et pas une justification, pour votre refus. La nuance est qu’une explication est courte et énoncée calmement alors qu’une justification est longue, tortueuse et exprimée sur un ton plaintif.
«Au besoin, demandez un temps de réflexion avant de donner votre réponse, conseille-t-il. Cela vous évitera de dire oui trop vite et vous donnera le temps nécessaire pour trouver une bonne explication à votre non. Ainsi, le jour où un collègue vous demandera de le remplacer à une réunion tard dans l’après-midi, plutôt que d’acquiescer dans la seconde, comme d’habitude, proposez plutôt : « Je prends le temps de vérifier et je te donne ma réponse à midi ».»
Enfin, souvenez-vous toujours du mot du président français François Mitterrand : «Pour dire oui, il faut pouvoir dire non.»