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Zéro reconnaissance

Olivier Schmouker|Publié le 12 octobre 2021

Zéro reconnaissance

L’écrivain brésilien Paulo Coelho a dit dans son Manuel du guerrier de la lumière: «Ce qui noie quelqu’un, ce n’est pas le plongeon, mais le fait de rester sous l’eau». (Photo: 123RF)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca


Q. – «À la veille de sa retraite, notre directrice m’a identifié comme sa relève. J’ai eu droit à un « gros » stage de management durant un an et demi : j’ai été invité aux réunions de la haute-direction, à donner mon avis concernant les décisions stratégiques, etc. Mais la veille du départ de notre directrice, le directeur principal a annoncé à tout le monde qu’il avait choisi quelqu’un d’autre que moi ! Aujourd’hui, notre nouveau directeur me délègue la plupart de ses tâches, ne connaissant rien à l’organisation et aux employés. Bref, mon moral est à terre. Je deviens même cynique au travail…»Frédéric

R. – Cher Frédéric, vos talents et votre dévouement ne sont pas reconnus à leur juste valeur, et cela affecte votre motivation au travail. Ce qui est malheureux, mais logique.

Fort heureusement, il y a moyen de vous relever de ce coup dur. Selon le livre L’Optimisme opérationnel – Vaincre l’adversité (Maxima, 2020) du coach et conférencier français Jean-Luc Hudry, il vous faut se suivre les étapes suivantes :

 

  1. Ne pas dramatiser. Oui, vous venez de subir un revers professionnel. Mais rien ne sert d’en faire un drame, de rester coincé dans le bas-côté où vous avez été projeté, en pestant intérieurement. Dites-vous à présent que l’important est de vous remettre sur la bonne voie, plus fort que jamais. « Accepter, c’est la clé du changement », souligne Jean-Luc Hudry.
  2. Booster son ego. Face au manque de reconnaissance, il est bon de se donner à soi-même ce qui nous a été refusé. Par exemple, ouvrez-vous un dossier dans lequel vous noterez tous les feedbacks positifs qui vous ont été donnés dans la journée. Il peut s’agir d’un petit mot gentil de la part d’un client, d’un commentaire impromptu d’un collègue, ou encore d’une tape dans le dos d’un directeur. Et faites une habitude de le relire, disons, une ou deux fois par semaine, juste avant de démarrer votre journée de travail.
  3. Lister ses talents et les faire briller. Dressez la liste de vos principales compétences professionnelles, puis regardez dans quels contextes vous les exprimez réellement. Pourriez-vous les exprimer plus souvent ? Mieux ? Au profit de toute l’équipe ? Les réponses à ces interrogations pourraient vous permettre de réorienter le façon dont vous abordez certaines de vos tâches quotidiennes. Et par la même occasion, de trouver celles-ci plus stimulantes.
  4. Trouver son potentiel d’évolution. Identifiez la ou les compétences qui vous permettraient d’assumer davantage de responsabilités au travail. Demandez alors à suivre un programme de formation en ce sens. Puis, proposez à votre directeur de vous mettre en situation d’exercer plus souvent cette ou ces compétences-là (prendre en main un dossier plus important que ceux dont vous avez actuellement la responsabilité, remplir une mission ponctuelle plus complexe que d’habitude, etc.) Car vous serez ainsi sur la voie du progrès.
  5. Se fixer un objectif enthousiasmant. L’idéal pour gonfler votre moral durant les mois à venir, c’est de vous fixer un objectif personnel à la fois ambitieux et réaliste. Ça pourrait consister à acquérir un nouveau talent en lien avec le leadership d’ici les 12 prochains mois (par exemple, savoir créer une ambiance positive au sein d’une équipe, ou bien savoir faire preuve de bienveillance). 
  6. Demeurer optimiste. Bien entendu, le chemin à parcourir ne sera pas un long fleuve tranquille. Des difficultés, pour ne pas dire des épreuves, se présenteront immanquablement à vous. Il vous faudra y faire face avec aplomb, courage et surtout optimisme. 
Bref, il vous faut passer d’une motivation extrinsèque (extérieure à vous-même) à une motivation intrinsèque (intérieure à vous-même). L’idée est de ne plus travailler dans l’optique d’une reconnaissance d’autrui (promotion, prime, etc.), mais plutôt de travailler afin d’en retirer une satisfaction personnelle (acquisition d’un nouveau talent, fierté d’avoir fait signer un nouveau client, etc.). Car c’est ainsi que vous pourrez être à la fois heureux et efficace dans votre quotidien au travail.

En passant, l’écrivain brésilien Paulo Coelho a dit dans son Manuel du guerrier de la lumière: «Ce qui noie quelqu’un, ce n’est pas le plongeon, mais le fait de rester sous l’eau». 

 

 

Bref, chère Audrey, ouvrez-vous à l’imprévu et vous verrez débouler l’inopiné !