Où investir en 2019: Stéphane Rochon optimiste pour le Canada
Stéphane Rolland|Édition de la mi‑janvier 2019
La Bourse canadienne pourrait réserver d’agréables surprises aux investisseurs en 2019, croit Stéphane Rochon, directeur de la recherche chez BMO Nesbitt Burns. Si son opinion pour la Bourse américaine est en ligne avec le consensus des autres experts, le stratège a une opinion optimiste à contre-courant en ce qui concerne Bay Street.
Les nuages qui planaient sur l’économie canadienne ont plombé le S&P/TSX, qui s’est échangé à un multiple moins élevé que le S&P 500 en 2018. Or, certains de ces risques se sont dissipés, comme la négociation entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), note M. Rochon. « Le Canada a tendance à bien performer dans un contexte où l’inflation augmente, car nous avons des actifs réels comme les ressources naturelles et l’immobilier, poursuit M. Rochon. »
La cible de M. Rochon pour 2019 se situe entre 17 500 points et 18 000 points pour le S&P/TSX. Dans le scénario le plus optimiste, cela pourrait représenter un gain d’entre 20 et 25 % au moment d’écrire ces lignes (fin décembre).
Aux États-Unis, le scénario de base de M. Rochon établit une cible se situant entre 2 900 et 2950 points pour le S&P 500. Cela laisse entrevoir des gains intéressants pour les investisseurs, mais pas de grandes avancées par rapport au sommet de septembre 2018. « La correction de la fin d’année 2018 pourrait donner des niveaux d’évaluation plus intéressants pour les investisseurs. Les attentes devraient se stabiliser. Par exemple, la croissance des bénéfices devrait passer d’environ 20 % à environ 10 %. C’est quand même pas mal bon. Une fois que les investisseurs vont digérer ce changement de rythme, ça pourrait être un environnement favorable pour les investisseurs. »
Il existe un risque que l’économie ralentisse plus que prévu si la guerre tarifaire entre la Chine et les États-Unis dégénère, reconnaît M. Rochon. Toutefois, les indicateurs économiques ne pointent pas vers une récession dans la prochaine année, ajoute-t-il. « On regarde l’activité manufacturière et le marché de l’emploi qui sont positifs. Aussi, la chute du pétrole a beau ne pas être une bonne nouvelle pour l’économie canadienne, c’est une très bonne nouvelle pour l’économie américaine. C’est comme une nouvelle baisse d’impôt. »
Pour 2019, les économistes de la Banque de Montréal (BMO) prévoient une croissance économique de 1,8 % au Canada et de 2,5 % aux États-Unis. Il s’agit d’un ralentissement, « mais ce n’est pas trop mal, ce n’est pas une récession. »
Côté allocation de portefeuille, M. Rochon préfère les titres défensifs qui versent des dividendes. Il aime aussi les entreprises qui se trouvent en situation d’oligopole, qui n’ont pas à craindre la concurrence.
Dans cet ordre d’idée, le stratège aime le secteur de la santé, les pharmaceutiques et les fabricants d’équipements médiaux aux États-Unis. Il aime aussi les consultants technologiques qui aident les entreprises à prendre le virage de l’économie numérique comme CGI (GIB-A., 83,74 $) et Accenture (ACN., 152,14 $ US).
Au Canada, M. Rochon parie sur la reprise du secteur pétrolier en misant sur les pipelines comme Enbridge (ENB., 41,38 $), qui versent de généreux dividendes et qui n’ont vraisemblablement pas à craindre la construction de pipelines concurrents dans le contexte réglementaire actuel.
En contrepartie, M. Rochon évite les secteurs vulnérables à un ralentissement économique comme le secteur automobile et tout ce qui est lié à l’immobilier résidentiel aux États-Unis.
CIBLES DES PRINCIPAUX INDICES
S&P 500 :
ENTRE 2900 ET 2950 POINTS
S&P/TSX :
ENTRE 17 500 ET 18 000 POINTS
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