(Photo: Zbynek Burival pour Unsplash)
OÙ INVESTIR EN 2020. Même si l’économie se décarbonise, les énergies fossiles, au Canada, demeurent encore intéressantes pour les investisseurs en 2020.
«Je suis un peu plus optimiste pour le secteur pétrolier au Canada en 2020 qu’en 2019, malgré la décarbonatation des portefeuilles», dit Cimon Plante, gestionnaire de portefeuille à Financière Banque Nationale.
Son optimisme tient à des facteurs géopolitiques : l’embargo décrété par les États-Unis sur les importations de pétrole lourd (une catégorie de pétrole brut) en provenance de l’Iran et du Venezuela.
Or, les raffineries américaines ont besoin d’en importer pour produire des carburants. Comme le Canada est un important producteur de pétrole lourd, il peut donc se substituer à ces importations. «Il y aura une demande accrue pour notre pétrole lourd, affirme M. Plante, surtout auprès des raffineurs du Texas.»
À court terme, le pétrole canadien sera transporté par train. À compter de 2022, les producteurs l’exporteront aussi par de nouveaux oléoducs qui connecteront davantage l’Alberta au marché américain.
Dans ce contexte, M. Plante recommande le producteur albertain Cenovus Energy (CVE, 12,52 $). Depuis cinq ans, l’action a fondu de moitié, ce prix en fait une aubaine.
L’analyste Menno Hulshof, de TD Valeurs mobilières, estime que l’action est intéressante, surtout depuis que l’Alberta a allégé, en octobre, les quotas de production (mis en place pour limiter la chute des prix en raison du manque de pipeline) pour les producteurs qui transportent leur surplus par train.
Il souligne que Cenovus augmentera ses investissements de 22 % et sa production de pétrole de 7 % en 2020.
Sur les 22 analystes qui suivent Cenovus, 15 recommandent d’acheter l’action, 6 suggèrent de la garder et un seul propose de la vendre.
L’albertaine Suncor Energy (SU, 45,00 $) représente aussi une bonne affaire, selon M. Plante. Depuis trois ans, le titre est relativement stable, hormis un pic à plus de 50 $ à l’été 2018. Suncor augmentera aussi ses investissements et sa production.
Toute proportion gardée, les analystes apprécient davantage Suncor que Cenovus : neuf d’entre eux proposent d’acheter le titre, deux recommandent de le garder, mais aucun ne suggère de le vendre.
Les producteurs albertains pourraient aussi, à terme, profiter de l’expansion du pipeline Trans Mountain (acheté par Ottawa en 2018), dont les travaux devraient être terminés en 2022. Ce projet permettra d’exporter le pétrole albertain en Asie par bateau à partir de la Colombie-Britannique.