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Petite révolution dans le monde des avantages sociaux

Sophie Chartier|Mis à jour le 13 juin 2024

Petite révolution dans le monde des avantages sociaux

« Dès qu’on l’a mis en place, les employés ont full adhéré », dit Marie-Soleil Pinto, à propos du service de remboursement des dépenses que son entreprise a contractées auprès de la startup québécoise Tedy. (Photo: courtoisie)

RÉMUNÉRATION GLOBALE. La popularité grandissante des outils de gestion des allocations de dépense comme Tedy ou Workind témoigne des mouvements récents en rémunération globale. Payer l’abonnement Netflix ou la nourriture pour animaux de ses employés est-il la nouvelle meilleure façon d’être plus inclusif ?

« Dès qu’on l’a mis en place, les employés ont full adhéré », dit Marie-Soleil Pinto, à propos du service de remboursement des dépenses que son entreprise a contractées auprès de la startup québécoise Tedy. La conseillère talent et culture de Thirdbridge, une agence en développement de logiciels, applications mobiles et design de sites web, se réjouit des possibilités d’avantages sociaux possibles. « Avec ça, on couvre autant les soins en santé mentale que la nourriture pour les chiens des employés. On a plus de 90 catégories de couverture, donc c’est hyper varié. »

Vêtue d’un chandail de plein air en polar, Marie-Soleil Pinto est une conseillère RH à l’image de l’entreprise qui l’emploie : jeune et dynamique. L’agence compte une cinquantaine d’employés, probablement plus préoccupés par les nouvelles séries sur Crave que par leur pression artérielle.

À l’ouverture de l’ère du télétravail, Thirdbridge avait offert à ses employés un budget de 500 $ pour qu’ils puissent s’équiper convenablement à la maison. « Après un certain temps, les gens commençaient à être bien équipés, dit Marie-Soleil Pinto, qui n’était pas encore en poste à l’époque. Tu ne vas pas changer ton bureau et ta chaise de travail chaque année, donc on a commencé à réfléchir à comment on pouvait transformer ce budget-là en quelque chose de plus intéressant ».

 

Inclure les plus jeunes

Pour Julie Cousineau, CRHA, FICA, spécialiste en santé organisationnelle et associée chez Normandin Beaudry, ce type d’avantage est tout désigné pour qui voudrait se montrer plus inclusif. « On vient élargir la définition du bien-être, dit-elle. On peut voir le compte bien-être comme une belle alternative aux avantages sociaux plus classiques. Souvent, les comptes de gestion santé permettent la couverture de ce qui n’est pas remboursé par l’assurance collective. Mais ça veut dire qu’il faut nécessairement avoir des dépenses d’ordre médical pour en bénéficier. En général, ça concernait peut-être un peu moins les jeunes. »

L’experte donne l’exemple des soins des yeux. « Disons que je n’ai pas besoin de lunettes, mes frais médicaux sont généralement couverts par le régime d’assurance, donc je n’ai pas d’avantages, dit-elle. Avec le compte bien-être, on indique à ces personnes-là qu’on pense à elles aussi ».

 

Incarner les valeurs

De plus, cet outil permet à l’employeur d’incarner ses valeurs au quotidien, un facteur de rétention à ne pas négliger. « Si on est une entreprise qui dit avoir à cœur le transport en commun ou le transport actif, on peut décider d’inclure le remboursement de la passe d’autobus, ou l’équipement de vélo. Dans le positionnement comme marque employeur, ça a une influence ».

Marie-Soleil Pinto dit que les catégories les plus populaires parmi les soumissions des employés de Thirdbridge sont les dépenses reliées aux animaux et le divertissement. L’équipement sportif est également apprécié. Les employés disposent de 42 $ par mois dans un compte en ligne, montant qui s’additionne chaque mois, pouvant atteindre 504 $ au bout de l’année. « C’est un petit plus agréable. C’est facile d’accès, et pour nous, ça ne nous coûte pas tellement plus cher », dit la gestionnaire. Le forfait pour une entreprise comme Thirdbridge est de 6 $ par employé par mois. « Ce qu’on aime, c’est justement la flexibilité que ça donne aux employés, et surtout, ça se fait tout seul ».

Julie Cousineau avertit toutefois les entreprises tentées de se doter d’un tel programme que les montants alloués sur des plateformes comme Tedy ne subissent pas le même traitement fiscal que les comptes de santé. « Ce n’est généralement pas considéré comme des soins médicaux selon l’Agence de revenus du Canada, donc c’est un montant qui est imposable au fédéral », précise-t-elle.

 

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Bienvenue dans l’ère de la télémédecine

Depuis la pandémie, la possibilité de contacter un professionnel de la santé de façon directe sur notre téléphone ou ordinateur s’est révélée très utile. Les outils comme Dialogue ou Telus Santé ont fortement gagné en popularité. Les résultats du sondage Remun, mené annuellement par Normandin Beaudry, montrent qu’en 2019, environ 15 % des répondants disaient avoir accès à la télémédecine. En 2023, ce pourcentage est passé à 73 %. « On m’en parle de plus en plus, dit Annie Bissonnette, associée principale à La tête chercheuse. Les gens ne vont pas nécessairement changer d’emploi pour ça, mais c’est devenu un plus vraiment intéressant. Avant, on me parlait d’avoir de bonnes assurances collectives, aujourd’hui c’est : “super ! J’ai la télémédecine !” ».