Les parcs d'Abraska emploient plus de 200 guides et conseillers au plus fort de la saison estivale; les étudiants composent l’essentiel des membres de leurs équipes. (Photo: courtoisie)
RÉTENTION DE MAIN-D’OEUVRE. Cet été, les entreprises de l’industrie touristique établies en région veulent accueillir autant de visiteurs qu’avant la crise sanitaire. Pour ce faire, elles ont dû recruter des employés en nombre suffisant. Un de leur atout pour atteindre cet objectif: la nature.
Arbraska propose des parcours d’hébertisme dans les régions de la Montérégie, de Lanaudière, de la Mauricie, des Outaouais et de la Capitale-Nationale. Ses parcs emploient plus de 200 guides et conseillers au plus fort de la saison estivale; les étudiants composent l’essentiel des membres de leurs équipes.
The Trekking Group, à qui appartiennent ces sites d’activités, a lancé dès le mois de décembre 2021 une réflexion en vue d’établir les arguments qui seraient mis de l’avant pendant la campagne recrutement organisée cette année. En plus du salaire, des avantages sociaux et de la flexibilité des horaires, la passion pour le plein air s’est rapidement imposée.
«Les gens qui travaillent chez nous aiment être dehors et échanger avec ceux qui ont les mêmes intérêts qu’eux. Ce n’est pas le salaire qui les attire, c’est le mode de vie», explique le chef du marketing du Trekking Group, Jean-François Couture.
La nature et un milieu de travail hors norme font également partie des atouts du Village historique de Val-Jalbert. Cette attraction touristique du Saguenay–Lac-Saint-Jean comprend une vingtaine d’établissements construits il y a une centaine d’années. Pour éblouir ses 115 employés et ses dizaines de milliers de visiteurs saisonniers, elle peut aussi compter sur la chute Ouiatchouan, haute de 72 mètres.
«[Cet environnement] s’ajoute aux différents facteurs qui contribuent au bonheur des employés», souligne Patrick Savard, directeur général du village historique. En processus de recrutement, il fait également valoir l’expérience de son équipe de gestion, la souplesse des horaires et le style de management «qui favorise la responsabilisation» du personnel.
Vivre une aventure
Le Zoo sauvage de Saint-Félicien, qui se trouve également au Saguenay–Lac-Saint-Jean, propose lui aussi des emplois en plein air. Jusqu’à 160 employés — guides-interprètes, billettistes, serveurs au restaurant, chefs de train, biologistes, techniciens en soins vétérinaires… — animent le site pendant l’été. Pour les encourager à demeurer en poste, leur salaire a été majoré de plus de 10% au début de l’année.
«Si on manque de personnel, on ne peut plus opérer», souligne Lauraine Gagnon, la directrice générale du jardin zoologique.
Plus de la moitié des employés du zoo sont des étudiants, qui occupent un premier emploi ou qui reprennent le collier à la fin de leur session. Certains habitent à proximité, mais d’autres se déplacent d’ailleurs au Québec pour travailler dans leur domaine d’études ou vivre une aventure. «Pour les étudiants qui viennent de l’extérieur de la région, c’est une nouvelle expérience, alors que pour les locaux, c’est la chance d’avoir un emploi dans un lieu connu», mentionne Lauraine Gagnon.
Esprit de camaraderie
Au-delà des tâches en plein air, il y a l’esprit de camaraderie qui s’installe au sein des équipes de travail des lieux touristiques régionaux. Celui-ci est encore plus fort lorsque des amis des employés sont embauchés.
«C’est encore plus agréable de travailler quand on a des amis autour de nous, rappelle Lauraine Gagnon. Si on rentre dans un groupe d’amis, on peut y recruter jusqu’à trois personnes.» Elle ajoute que c’est d’autant plus facile d’engager des proches dans des petites localités comme Saint-Félicien, puisqu’il y a «beaucoup de bouche à oreille» et que «tout le monde se connaît».
Le Village historique de Val-Jalbert, dont la majorité des employés habitent dans les environs, a pour sa part mis sur pied un programme de référence. Celui-ci encourage les membres de l’équipe à recommander une personne pour pourvoir les postes vacants, en échange d’un incitatif pécuniaire. Une initiative qui lui permet de procéder chaque année à quelques embauches.
The Trekking Group souhaite également recruter des amis de son personnel, mais il tient surtout à ce qu’ils vivent cette même passion pour le plein air et l’aventure qui anime toute sa «tribu». Plutôt de recourir à un programme de référence, il organise des soirées barbecue dans ses parcs afin de mieux connaître les proches de ses salariés.
«On vend du plein air; notre job, c’est d’inspirer les gens, insiste Jean-François Couture. Ça prend des employés qui partagent cette passion.»
Les trois sites touristiques étaient à l’œuvre plusieurs mois avant l’été pour dénicher de nouvelles recrues, dans l’espoir de profiter pleinement de la haute saison touristique. Avant même que celle-ci ne commence, autant le Zoo sauvage de Saint-Félicien, le Village historique de Val-Jalbert que les parcs Arbraska avaient presque complété leurs embauches. À peine quelques postes devaient encore être pourvus.