La technologie peut représenter un avantage compétitif surprenant


Édition du 08 Mai 2024

La technologie peut représenter un avantage compétitif surprenant


Édition du 08 Mai 2024

Les projets axés sur les technologies du vieillissement contribuent à mieux outiller les employés de résidences et, ultimement, à réduire les effets de la pénurie de ­main-d’œuvre. (Photo: 123RF)

RPA. Des résidences privées pour aînés (RPA) se proposent pour accueillir en leurs murs des technologies innovantes en cours de développement. Ces mises en vitrine technologique leur fournissent entre autres un avantage compétitif, car elles se trouvent de facto à diversifier leur offre de services.

La Villa Ste-Rose est une résidence pour aînés en perte d’autonomie, mais aussi depuis peu une vitrine de technologies du vieillissement. Lancé il y a un an, le Laboratoire d’innovation VSR facilite l’accès à un contexte réel de soins aux jeunes entreprises et aux groupes de recherche qui sont présentes dans le secteur des « agetech ».

Cette initiative encore peu commune au Québec est l’idée de Jonathan et Alexandre Bélanger. Ces frères ont repris l’entreprise familiale de Laval en 2016 après avoir tous deux fait carrière dans le secteur des technologies. Intégrer ici et là de nouveaux dispositifs à leurs opérations quotidiennes allait donc de soi.

« On se voit comme un lieu où il est propice de valider, tester et raffiner les innovations de demain, affirme Jonathan Bélanger, directeur général de la Villa Ste-Rose et ancien ingénieur en automatisation dans le domaine de l’aérospatiale. »

C’est pourquoi chaque projet soumis à la Villa Ste-Rose est avant tout examiné en détail par un comité interne composé de quelques-uns des 110 employés de la résidence. Le but : s’assurer que la technologie en question apporte une valeur ajoutée au bien-être des 110 résidents et bouscule le moins possible les habitudes des équipes soignantes.

Certaines propositions sont d’ailleurs refusées par le comité. « Lorsque le degré de maturité est jugé insuffisant, nous renvoyons les concepteurs à leur table à dessin », indique-t-il. Comme la participation se fait sur une base volontaire, les résidents peuvent se retirer en tout temps des études. « Nous travaillons en mode collaboratif. »

 

Prévenir les chutes

LivingSafe est l’une des compagnies parmi celles qui ont obtenu le feu vert de la Villa Ste-Rose pour mettre à l’épreuve sa technologie : un détecteur de chutes. Le système LISA — c’est son nom — est muni de radars qui, sur la base d’algorithmes décisionnels, reconnaît que l’aîné tombe au sol et en avise dès lors le personnel.

Silencieux et discret, ce dispositif semblable à un thermostat sait se faire oublier dans la chambre à coucher ou la salle de bain, les deux pièces où les chutes sont les plus fréquentes. Contrairement aux autres solutions du genre, comme des caméras, celle de LivingSafe préserve l’intimité des résidents.

Pour l’instant, le détecteur est déployé dans une poignée de pièces seulement de la Villa Ste-Rose. David Landry, cofondateur et président-directeur général de LivingSafe, pense toutefois que c’est une simple question de temps avant que d’autres résidents ne veuillent héberger LISA.

« Si je me fie à l’accueil qui nous a été réservé ailleurs, le consentement est assez facile à obtenir, dit cet ingénieur mécanique. Les aînés et leurs proches aiment le sentiment de sécurité que notre technologie procure. »

Ces essais pavent la voie à une commercialisation prochaine, vers la fin 2024 et le début 2025. « En ce moment, le personnel des RPA est mis au fait des chutes des résidents par l’entremise d’une sonnette d’alarme, qui a cependant le désavantage d’occasionner beaucoup de fausses alertes », analyse David Landry.

 

Avantage double

Pour les propriétaires de RPA, ces projets à la pièce focalisés sur des technologies du vieillissement a priori prometteuses constituent une piste pour mieux outiller leurs employés, alléger leurs tâches, libérer des paires de bras et ainsi pallier la pénurie de main-d’œuvre qui sévit en santé au Québec.

Cette course à l’optimisation des opérations trouve tout son sens dans le choc démographique à venir. Les 65 ans et plus constituaient 20 % de la population du Québec en 2021, selon l’Institut de la statistique du Québec. Selon les prévisions, ce pourcentage montera à 26 % en 2041.

« Les commentaires émis par nos résidents et leur famille sont largement positifs. Nous sommes perçus comme étant proactifs », confie Jonathan Bélanger.

Parmi les autres entreprises qui ont approché la Villa Ste-Rose se trouve Baüne, basée en Alberta. Imaginez : cette dernière souhaite expérimenter auprès d’aînés un système de télémédecine novateur que l’on pourrait un jour retrouver… sur des bases lunaires et martiennes ! Rien de moins.

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