(Photo: 123RF)
Les Affaires vous présente SE LANCER EN BOURSE, une rubrique bimensuelle dédiée aux jeunes et aux moins jeunes qui veulent faire le grand saut.
SE LANCER EN BOURSE. Le marché obligataire, on le sait, a été grandement malmené ces dernières années. La forte et rapide augmentation des taux d’intérêt a en effet généré des rendements décevants pour les obligations. En 2022, le marché obligataire a même enregistré l’une de ses pires performances de l’histoire. En fait, 2022 s’est finalement avérée un mauvais cru pour l’ensemble des investisseurs alors que, chose extrêmement rare, les rendements annuels des actions et des obligations ont été négatives en même temps. Il faut d’ailleurs remonter à 1969, il y a donc plus de 50 ans, pour voir une telle anomalie.
Mais le vent tourne et il y a belle lurette que les obligations n’ont plus été aussi attrayantes. «Nous venons de traverser un cycle de hausse de taux qui est un environnement défavorable pour les marchés obligataires. Le contexte actuel, qui annonce un assouplissement des politiques monétaires et une baisse des taux d’intérêt, aura un effet positif sur le marché des obligations», souligne Laurent Boukobza, vice-président et stratège en FNB chez Placements Mackenzie.
De bonnes nouvelles
Rappelons en effet qu’il existe une relation inverse entre la valeur des obligations et la hausse ou la baisse des taux d’intérêt. Ainsi, la baisse des taux d’intérêt entraîne normalement une hausse de la valeur des obligations.
Alors que la lutte contre l’inflation menée par la Banque du Canada depuis plus de deux ans semble finalement porter ses fruits, et que des baisses de taux sont donc à nos portes, les investisseurs peuvent en effet espérer de meilleurs rendements pour les obligations.
D’ailleurs, «on assiste actuellement à une réallocation des portefeuilles vers le revenu fixe de manière à bénéficier des baisses de taux attendues», note Laurent Boukobza.
La stratégie des haltères
Pour la première fois depuis la crise financière de 2008, les portefeuilles d’obligations de qualité supérieure offrent des rendements plus élevés et sont donc davantage en mesure d’offrir une corrélation négative aux actions advenant une correction du marché. Ils peuvent ainsi recommencer à mieux jouer leur rôle de diversification et de réduction des risques dans les portefeuilles des investisseurs.
«Les faibles rendements des obligations ces dernières années avaient refroidi l’ardeur des investisseurs. Il a fallu revenir à la base, leur expliquer l’importance d’avoir des obligations dans son portefeuille», constate Jonathan McGale, conseiller en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille au sein de la Financière Banque Nationale.
Si le contexte actuel est propice à l’achat d’obligations, il importe néanmoins d’adopter la meilleure stratégie possible. L’une d’elles «est de se positionner sur deux fronts, à court terme et à long terme», suggère Jonathan McGale.
C’est ce qu’on appelle la stratégie des haltères (barbell) qui consiste à tirer parti des obligations situées aux extrémités de la courbe des taux de rendement obligataire, soit les obligations à courte échéance et les obligations à longue échéance. Cette stratégie obligataire est souvent de mise quand il y a des changements de politiques en matière de taux d’intérêt.
Cette approche tactique a aussi l’avantage de répondre au principe de diversification, à l’intérieur même de la portion de titres à revenu fixe d’un portefeuille. «Il est important d’avoir une bonne diversification non seulement en termes d’échéance, mais aussi au niveau des entreprises et des gouvernements qui émettent des obligations. L’investisseur pourra alors compter sur un portefeuille de titres à revenu fixe qui pourra neutraliser ses propres risques», conseille Laurent Boukobza.
Le jargon des obligations
Échéance L’échéance d’une obligation est la date à laquelle le capital investi par le porteur lui sera remboursé. La plupart des échéances des obligations varient généralement entre une journée et 30 ans. Les obligations arrivant à échéance dans une période de cinq ans sont habituellement de nature «à court terme», tandis que les obligations, dont l’échéance se situe dans 10 ans et au-delà sont «à long terme».
Rendement à l’échéance Terme qui exprime le rendement généré par un placement à revenu fixe jusqu’à son échéance, si son détenteur ne le vend pas avant. Il est établi en fonction de son prix d’achat et des versements d’intérêts (coupon) payés chaque année.
Duration La duration d’un placement à revenu fixe — exprimée en nombre d’années — traduit le degré de sensibilité du prix aux variations des taux d’intérêt de référence et des taux du marché. Une duration plus longue signifie une plus grande sensibilité du prix.
La courbe des taux (ou courbe de rendement) Cette courbe illustre la relation entre les taux d’intérêt et les différentes échéances. Elle sert de point de référence pour évaluer les titres d’emprunt sur le marché. En théorie, la forme de la courbe donne aux investisseurs une idée de la direction que prendront les taux d’intérêt. |
Abonnez-vous à notre infolettre thématique:
Finances personnelles — Tous les vendredis
Inspirez-vous des conseils de nos experts en planification financière et de toutes les nouvelles pouvant affecter la gestion de votre patrimoine.