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Préparez-vous au retour des «Obamanomics»

François Normand|Publié le 04 Décembre 2020

Préparez-vous au retour des «Obamanomics»

Le président élu Joe Biden et l'ancien président démocrate Barack Obama. (Photo: Getty Images)

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es, dit l’adage. Eh bien, on pourrait le paraphraser et l’appliquer à la prochaine administration Biden, en affirmant que dis-moi qui tu nommes, je te dirai comment tu gouvernes.

Ces derniers jours, Joe Biden, l’ancien vice-président du démocrate Barack Obama, a procédé à plusieurs nominations économiques à des postes clés, et ce, de ses conseillers stratégiques à des secrétaires — l’équivalent des ministres dans le système parlementaire au Canada.

Or, les entreprises et les investisseurs canadiens actifs aux États-Unis ne seront pas trop dépaysés, car le président élu a nommé plusieurs anciens collaborateurs ou dirigeants d’organisations importantes sous l’administration Obama (2009-2017).

Il a par exemple nommé Janet Yellen secrétaire au Trésor (ou ministre des Finances), qui est une keynésienne favorisant les dépenses budgétaires et de faibles taux d’intérêt pour stimuler l’économie, selon le Wall Street Journal.

Janet Yellen a été gouverneure de la Réserve fédérale américaine de février 2014 à février 2018, soit à partir du second mandat de l’administration Obama.

Joe Bien a aussi nommé Jared Bernstein au Council of Economic Advisers, le comité qui conseille le président sur les grandes politiques économiques du gouvernement américain. Jared Bernstein est l’un des architectes du plan de relance économique de Barack Obama lancé 2009.

Enfin, Joe Biden a nommé Brian Deese — un autre vétéran de l’administration Obama — à la tête du National Economic Council, l’organisme qui coordonne la politique économique de la Maison-Blanche.

En 2009, Brian Deese a aidé à concocter le plan de sauvetage de l’industrie automobile, alors que le gouvernement américain avait entre autres nationalisé temporairement General Motors pour lui éviter la faillite.

À l’époque, certains surnommaient le constructeur automobile « Government Motors ».

 

Les «Obamanomics pour les nuls

C’est pourquoi ces nominations font dire à plusieurs observateurs qu’on assistera au retour des «Obamanomics», soit un néologisme populaire décrivant les politiques économiques de Barack Obama, qui a pris le pouvoir lors de la récession mondiale de 2008-2009, le forçant à adopter des politiques keynésiennes. 

Parmi ces politiques, on retrouve donc son fameux plan de relance économique de 831 milliards de dollars américains (1069 G$CA), le plan de sauvetage de l’industrie automobile, la hausse des impôts pour les riches, sans parler de l’Obamacare, un système offrant une couverture médicale à la plupart des Américains.

Aussi, il faut s’attendre à ce que la nouvelle administration en poste à Washington à compter du 20 janvier augmente les dépenses de l’État et qu’elle hausse les impôts des riches et des sociétés afin de relancer l’économie et de financer cette relance, comme l’a fait l’administration Obama à compter de 2009.

Ces politiques sont déjà du reste déjà dans la plateforme électorale de Joe Biden.

Ces récentes nominations confirment en quelque sorte sa vision pour articuler ses futures politiques économiques, en s’inspirant en grande partie de l’administration dont il a été le vice-président de 2009 à 2017.