5 moyens de s’approvisionner auprès de l’économie sociale
Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM)|Mis à jour le 12 juin 2024Votre organisation vient de prendre la décision de soutenir l’économie sociale. L’heure est venue de vous approvisionner en conséquence. Voici cinq moyens concrets pour appuyer ce type de fournisseurs et les intégrer dans votre politique d’approvisionnement.
Novembre, mois de l’économie sociale : c’est le moment idéal pour ficeler une première entente avec une entreprise de l’économie sociale. « C’est l’occasion de forger une alliance gagnante, d’obtenir des prix compétitifs et de profiter d’une écoute active quant aux solutions recherchées. Un partenariat durable et une histoire à succès sont à votre portée », souligne Anyle Côté, directrice générale du Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM). Voici quelques idées pour vous assurer d’un bon point de départ dans votre approvisionnement auprès des différents acteurs de l’économie sociale.
1- Leur réserver des lots
À défaut de dénicher une entreprise d’économie sociale en mesure de répondre à de grandes commandes potentielles, envisagez la possibilité de lui octroyer un certain pourcentage des biens requis. Vous pourriez, par exemple, réserver 20 % des lots commandés aux entreprises d’économie sociale.
Une pratique que de grands donneurs d’ordres utilisent, d’ailleurs. « En contexte d’appels d’offres, le bureau des approvisionnements peut diviser les lots pour permettre à de plus petites entreprises d’économie sociale d’y participer », confirme Stéphanie Leclerc, gestionnaire du programme d’approvisionnement responsable pour l’Université McGill.
2- Se doter d’un répertoire efficace
Pour permettre aux acheteurs de votre organisation d’effectuer un maillage efficace entre leurs clients à l’interne et les entreprises d’économie sociale qui peuvent soumissionner sur un contrat en particulier, l’idéal est de bâtir un répertoire des fournisseurs efficace.
Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a fait preuve d’ingéniosité pour améliorer le sien. « Notre outil n’était pas optimisé pour les plus petits mandats, ceux qui sont souvent à portée de main des entreprises d’économie sociale. Il était donc plus difficile pour les requérants à l’interne de trouver un fournisseur de l’économie sociale codifié en ce sens », explique Mathieu Bouchard, directeur adjoint du bureau des approvisionnements.
L’équipe a donc décidé de créer des mots-clés et des contrats fictifs au système pour corriger cette la-cune et renverser la tendance. « Le requérant effectue désormais sa recherche dans le système, tombe sur un contrat fictif et peut être redirigé vers la fiche de l’entreprise fournie dans le répertoire des fournisseurs du Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM) », souligne-t-il. Les écoles obtiennent ainsi le nom de fournisseurs de l’économie sociale à contacter !
Le fichier des fournisseurs de la Ville de Montréal a aussi été récemment mis à jour pour refléter les pratiques responsables qu’elle souhaite s’approprier. Celui-ci, qui demeure la porte d’entrée pour les entreprises qui souhaitent offrir leurs produits et services à la municipalité, bénéficie maintenant d’un formulaire d’inscription optimisé. « Les organisations intéressées peuvent désormais s’identifier selon des classifications distinctes ayant un impact responsable. L’inscription en tant qu’entreprise d’économie sociale a été bonifiée au système, tout comme les questions relatives à leur engagement en matière de développement durable, à titre d’exemple. Et un volet « fournisseur issu de la diversité » et « achat local » sont désormais disponibles », explique à son tour France Doire, chargée d’expertise et de pratique principale, approvisionnement responsable pour la Ville de Montréal.
3- Faire de l’attribution de gré à gré
Un contrat de gré à gré doit être conclu sous les seuils d’appel d’offres public. Il est attribué librement par le donneur d’ordres à un fournisseur sélectionné sans concurrence. « Nous avons amélioré notre encadrement à l’interne pour permettre aux conseillers en approvisionnement de faire du gré à gré directement avec les entreprises d’économie sociale, tout en étant conformes à nos obligations réglementaires de société d’État », explique Bertrand Gimat, chef des orientations stratégiques en approvisionnement pour Hydro-Québec.
Le CSSDM a de son côté entériné des contrats de gré à gré avec Le Chic Resto Pop et Le Garde-manger pour tous dans le cadre d’une mesure alimentaire visant à nourrir les élèves qui présentent des besoins, pour favoriser leur rendement scolaire.
4- Accorder une marge préférentielle
La marge préférentielle est une modalité de calcul qui permet de tenir compte des caractéristiques environnementales ou écoresponsables d’un produit, d’un service ou du comportement d’un fournisseur. Une marge préférentielle peut donc être accordée si ces entreprises répondent aux spécifications requises dans les documents d’appel d’offres. L’objectif de cette mesure est généralement d’inciter la prise de conscience environnementale des soumissionnaires et de véhiculer un message sur l’importance accordée au développement durable par le donneur d’ordres.
À ce titre, des critères de sélection, y compris des critères sociaux, peuvent être mis en place afin de permettre aux soumissionnaires ayant de bonnes pratiques en développement durable d’accroître leur note dans le cadre de l’évaluation de leur dossier dans certains appels d’offres.
5- Rejoignez l’initiative qui crée des maillages : L’économie sociale : j’achète !
L’économie sociale : j’achète ! (ESJA) favorise le développement d’affaires entre les entreprises d’économie sociale et les grands acheteurs signataires de l’engagement. Que vous souhaitiez concrétiser la mise en œuvre de votre politique d’approvisionnement responsable, augmenter vos achats auprès des entreprises d’économie sociale ou soutenir l’achat local, faites de l’ESJA un puissant levier de changement. Contactez-nous pour passer à l’action, dès maintenant !
Le CESIM est l’instance montréalaise de développement en matière d’économie sociale. Sa mission est de faire rayonner et d’amplifier ce mouvement, de promouvoir et de soutenir l’émergence, le dévelop-pement et la croissance d’entreprises et de projets d’économie sociale, en favorisant la concertation et les partenariats avec les acteurs locaux.