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Les technologies numériques à surveiller en 2021

INVESTISSEMENT QUÉBEC|Mis à jour le 12 juin 2024

Les PME manufacturières tardent à prendre le virage 4.0. Selon le Baromètre industriel québécois 2019, près de la moitié des entreprises interrogées n’ont intégré aucune ou qu’une seule des dix technologies numériques identifiées dans le cadre de l’étude, alors que seulement 5 % en ont intégré six ou plus.

Marquée par la pandémie de COVID-19, l’année 2020 a montré l’importance de solutions de connexion numérique et en a accéléré la mise en place. « On connaît bien les appareils à notre disposition, on parle de quatrième révolution industrielle depuis près de dix ans. C’est dorénavant la rapidité à laquelle les transformations s’effectuent qui est révolutionnaire », souligne Hany Moustapha, professeur à l’École de technologie supérieure (ÉTS).

Mais toutes les entreprises n’adoptent pas la même vitesse de croisière, notamment lorsqu’il est question de changements en profondeur. Or, comme de nombreuses PME sont aussi des fournisseurs de grandes organisations déjà automatisées et interconnectées, elles doivent accroître leur productivité et compenser leurs besoins en main-d’œuvre. Elles ont donc tout intérêt à passer à l’étape suivante et à commencer à embrasser les technologies numériques. En voici quelques-unes à surveiller de près en 2021.

L’interconnectivité

L’intégration des différents équipements est la clé pour optimiser les processus et gagner en productivité. Cette intégration permet entre autres de gérer les inventaires en direct, de déclencher une mise en production à distance ou d’effectuer des interventions de maintenance préventive en usine, et ce, en tout temps. « Les entreprises doivent prendre cela au sérieux et devenir agiles, sinon elles seront perdantes », précise Hany Moustapha.

Une telle interconnectivité permet à Adfast, un manufacturier de calfeutrants et de produits adhésifs de transmettre les commandes clients de leur plateforme B2B (E-Commerce) à leur ERP (Enterprise Resource Planning) et vers le MES (Manufacturing Exécution System) qui prend en charge l’exécution manufacturière des commandes clients sans aucune intervention humaine. « Des données sont collectées et analysées en temps réel sur l’efficacité des équipements et la qualité de produits. Un logiciel WMS de traçabilité des matières premières permet aux clients de suivre leurs commandes jusqu’à la livraison », explique le président d’Adfast, Yves Dandurand.

Le jumeau numérique

Le « jumeau numérique » est issu de l’interconnectivité. Il agit comme une deuxième usine, entrepôt ou magasin à distance. Il permet, depuis un portable, de répliquer exactement ce qui se passe en usine au fur et à mesure que la production se fait. « Cette technologie permet d’anticiper différents scénarios car elle nous offre une image en temps réel de ce qui se passe sur le plancher, dit Guy Genest, conseiller industriel à Investissement Québec — CRIQ. C’est une technologie qui prendra de plus en plus d’importance en 2021. »

L’impression 3D

La fabrication additive, ou impression 3D, est devenue incontournable, selon les experts consultés. Cette technologie permet de faire de la conception, du prototypage et de la production en courtes séries de pièces complexes. « Ces simulations de fabrication permettent de créer de nouvelles pièces et de les soumettre à des essais, ou de tester des coupes précises sur des prototypes avant d’entamer le véritable matériau et ainsi éviter les dégâts », dit Hany Moustapha. Le professeur estime que la technologie d’impression 3D permet de réduire les pertes de 70 %.

La robotique collaborative

La robotique est déjà présente sur les chaînes de production, mais le robot collaboratif peut se déplacer d’un poste à l’autre, y côtoyer l’humain, lui apporter des pièces et faire des opérations fines. « La robotique intelligente ou collaborative est basée sur une vision de l’intelligence artificielle : le robot va s’adapter, il est compatible avec l’humain et il est sécuritaire », souligne Guy Genest.

L’intelligence artificielle

La fameuse intelligence artificielle fait rêver, et ce n’est pas terminé. Selon Guy Genest, l’année 2021 verra se développer des systèmes analytiques poussés capables de faire des analyses prédictives pour les entreprises du secteur. « Ces systèmes s’adapteront à la réalité opérationnelle de l’usine. Ils développeront et proposeront eux-mêmes les scénarios les plus intéressants pour accroître la productivité », ajoute-t-il.

Gérer la transformation numérique

Plusieurs entreprises tardent encore à se lancer dans l’aventure de la transformation numérique. Les raisons sont multiples : certaines considèrent ces technologies hors de leur portée, d’autres ont une méconnaissance des étapes à franchir ou de la valeur qu’elles peuvent tirer des mégadonnées. « C’est un éléphant qu’il faut manger une bouchée à la fois », dit Catherine Beaudry, professeure à Polytechnique Montréal.

« La plupart des entreprises en sont à générer, à organiser et à structurer les données brutes pour être en mesure de les mettre dans une base de données avant de pouvoir les utiliser avec les processus issus de l’intelligence artificielle », précise-t-elle.

L’importance de l’accompagnement personnalisé apparaît donc comme la clé du succès dans un contexte où l’offre de solutions numériques est quasi exponentielle. « C’est difficile pour un entrepreneur de comprendre aujourd’hui quelles technologies peuvent aider et de quelle façon les intégrer », affirme Fabiano Armellini, professeur à Polytechnique Montréal. « C’est un grand pas, et les entrepreneurs ont besoin d’outils, d’accompagnement et de mentorat pour faire la première enjambée », illustre-t-il.

Une initiative comme Productivité innovation d’Investissement Québec et les services d’accompagnement technologique d’Investissement Québec – CRIQ permettent justement de démocratiser l’innovation auprès des entreprises, peu importe qu’elles souhaitent lancer ou accélérer leur transformation numérique. Avec un tel outil à leur disposition, les entreprises peuvent dorénavant passer à l’action !

Investissement Québec a pour mission de participer activement au développement économique du Québec en stimulant l’innovation dans les entreprises, l’entrepreneuriat ainsi que la croissance de l’investissement et des exportations dans toutes les régions.