Les futures missions humaines lointaines, vers la Lune et Mars, «nous obligent à nous projeter et à envisager un nouveau modèle d’autonomie complète», a déclaré à l’AFP Alexis Paillet, chef du projet SpaceShip FR du CNES, (Photo: 123RF)
Le Bourget – Le Centre national d’études spatiales (CNES) veut développer des technologies d’agriculture sur la Lune pour assurer l’autonomie alimentaire des astronautes amenés à s’installer durablement sur ce sol hostile, a-t-il annoncé jeudi.
Les futures missions humaines lointaines, vers la Lune et Mars, «nous obligent à nous projeter et à envisager un nouveau modèle d’autonomie complète», a déclaré à l’AFP Alexis Paillet, chef du projet SpaceShip FR du CNES, qui explore différentes technologies spatiales en partenariat avec le programme Terrae Novae de l’agence spatiale européenne (ESA).
Actuellement, à bord de la Station spatiale internationale (ISS) «l’alimentation des spationautes est essentiellement constituée de repas lyophilisés et plats réchauffés apportés par cargo depuis la Terre», située à 400 km, souligne l’agence spatiale française dans un communiqué.
Ce mode de ravitaillement n’étant pas possible pour des missions plus lointaines, «cultiver des aliments devient indispensable à la poursuite de l’exploration humaine», selon le CNES.
A l’occasion du salon du Bourget, il a présenté une technologie pour «nourrir durablement et sainement» les occupants d’une base lunaire à partir de 2035, voire ceux d’une base martienne.
Il s’agit d’une structure en spirale servant de support hors-sol aux graines végétales, le sol lunaire étant infertile, a expliqué Maylis Radonde, directrice développements produits chez Timac Agro, entreprise spécialisée dans les engrais et la nutrition animale que le CNES a choisi pour ce projet.
Cette «spire», qui «condense plusieurs mètres de racines en quelques centimètres», est composée de sol lunaire (le régolithe) et de matériaux biosourcés (déchets organiques notamment). Elle pourra se fabriquer sur place par impression 3D, fonctionnant également avec du régolithe, et serait réutilisable et biodégradable.
Le système utilisera «30 fois moins d’eau et 100 fois moins d’énergie qu’un système de culture classique», assure Maylis Radonde. Une partie du stock de graines, apporté depuis la Terre, serait conservé pour la reproduction, selon Timac Agro.
Implantée à Saint-Malo, cette filiale du groupe Roullier a été mise en cause par plusieurs habitants dénonçant la pollution de l’air engendrée par les émissions de son usine de nutrition animale.