(Photo: 123RF)
Paris — Alors que le patron de Telegram a annoncé mercredi que son application de messagerie devrait dépasser le milliard d’utilisateurs d’ici un an, tour d’horizon de ce qu’offrent les principaux services d’échanges de messages:
Fondée en 2009 dans la Silicon Valley par deux anciens employés de Yahoo! et rachetée par Facebook cinq ans plus tard pour plus de 19 milliards de dollars, c’est l’application de messagerie la plus populaire au monde avec plus de deux milliards d’utilisateurs.
À l’instar de ses concurrentes, WhatsApp garantit un chiffrage de bout en bout, assurant que les messages ne peuvent être lus que par l’émetteur et le destinataire.
« Meta voit tout de même à qui vous écrivez, quand vous avez écrit votre message, votre nom et les informations de votre profil », détaille Stephanie Liu, experte en données privées pour le cabinet Forrester.
« WhatsApp est plus ancienne de plusieurs années que ses principales concurrentes », souligne-t-elle, ce qui lui garantit une confortable avance et une implantation mondiale, décuplée depuis son rachat.
En septembre, l’application a lancé Channels, un fil équivalent à Facebook ou X qui permet de consulter des publications d’utilisateurs.
Messenger
C’est l’autre application de messagerie Meta, qui s’est développée en parallèle du réseau social Facebook au fil des ans. Selon les données de Statista, Messenger comptait près d’un milliard d’utilisateurs dans le monde en janvier.
Cousine de WhatsApp, elle est régie par la même logique, à savoir « une volonté d’attirer les utilisateurs dans l’écosystème Meta afin que l’entreprise puisse en tirer des revenus publicitaires », analyse Stephanie Liu.
C’est aussi « la plus simple d’utilisation », selon Damien Bancal, expert de la cybersécurité et auteur du blog spécialisé Zataz.
Ce n’est que début décembre que Meta a commencé à chiffrer de bout en bout toutes les conversations et appels personnels sur Messenger et Facebook, comme c’était déjà le cas sur WhatsApp.
Et ce malgré l’opposition de nombreux gouvernements qui craignent que ces messageries ne soit utilisées par des criminels devenus impossibles à tracer.
Telegram
Selon Pavel Durov, cofondateur russe de Telegram avec son frère Nikolaï, l’application dépasse désormais les 900 millions d’utilisateurs.
La messagerie en ligne lancée en 2013, dont le siège social se trouve à Dubaï, s’est positionnée à contre-courant des plateformes américaines, critiquées pour leur exploitation mercantile des données personnelles.
Pour Stephanie Liu, c’est l’application « la moins protégée car elle n’inclut pas de cryptage par défaut (…) il faut l’activer manuellement ».
« C’est aussi une plateforme fortement utilisée pour l’illicite », constate Damien Bancal, qui y voit une application « libertaire » rappelant les premières heures d’internet. C’est là que des pirates peuvent, par exemple, proposer de revendre des données volées, ajoute-t-il.
Avec ses groupes de discussion pouvant accueillir jusqu’à 200 000 personnes, la messagerie est parfois accusée d’augmenter le potentiel viral des fausses informations et la prolifération de contenus haineux, néonazis, pédophiles, complotistes ou terroristes.
Signal
Lancée en 2014 et financée par des dons, sans campagne marketing ni budget de communication, l’application américaine est très vite devenue populaire parmi les lanceurs d’alerte et les journalistes. Avec plus de 40 millions d’utilisateurs réguliers, selon les experts, Signal reste loin derrière les mastodontes du milieu.
Mais, en matière de sécurité des données, « Signal est une référence. Tous les messages sont cryptés, la quantité de métadonnées à laquelle Signal a accès est minime et l’application a développé son propre protocole de cryptage », affirme Stephanie Liu.
Et contrairement aux trois géants de la messagerie, « Signal vous permet d’avoir un compte sans avoir à partager votre numéro de téléphone », explique Marc Rivero, analyste pour la société de cybersécurité Kaspersky.
Signal a connu un bond de popularité début 2021, quand son concurrent WhatsApp a annoncé qu’il allait partager davantage de données avec sa maison-mère Facebook.
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