«Nous avons finalement opté pour une formule hybride, qui comprend du nuage privé (IAAS), du nuage public et des logiciels en tant que service (SAAS», explique le vice-président technologies d’affaires, Éric Leboeuf. (Photo: courtoisie)
CLOUD. Au cours des cinq dernières années, la chaîne Les Rôtisseries St-Hubert a déplacé son infrastructure technologique vers l’infonuagique. Cette décision présente beaucoup d’avantages opérationnels, mais aussi de grands défis de contrôle des coûts.
Le passage à l’infonuagique était déjà dans les plans lors de l’acquisition de la chaîne par Cara en 2016. Les dirigeants de l’entreprise prévoyaient qu’il deviendrait plus difficile d’obtenir les logiciels souhaités en mode « hébergement sur site ». Les fournisseurs se tournaient eux-mêmes rapidement vers l’infonuagique. De plus, St-Hubert désirait cesser de maintenir une lourde infrastructure technologique et une coûteuse équipe spécialisée en TI, pour laquelle le recrutement et la rétention du personnel se compliquaient.
« Nous avons finalement opté pour une formule hybride, qui comprend du nuage privé (IAAS), du nuage public et des logiciels en tant que service (SAAS), explique le vice-président technologies d’affaires », Éric Leboeuf.
Le progiciel de gestion intégré (PGI, mieux connu sous l’acronyme anglais ERP) se retrouve sur un nuage public. Cependant, tous les serveurs de fichiers et quelques applications héritées de l’ancienne infrastructure sont hébergés sur un nuage privé. Comme le nom l’indique, le nuage privé est un environnement réservé à un seul propriétaire.
« Nous détenons des données de paiement, de clients, et d’employés dont nous devons assurer la sécurité et qui doivent en tout temps demeurer notre propriété, explique Éric Leboeuf. Le nuage privé nous semble plus approprié pour cela. »
Contrôler les coûts
La planification est essentielle pour bien réussir une telle migration et en tirer les bénéfices. C’est particulièrement le cas pour le contrôle des coûts. Les fournisseurs offrent la possibilité de payer à la demande. Cela octroie l’option d’utiliser toujours exactement la force de calcul dont on a besoin en temps réel, mais c’est aussi la formule la plus chère. Lorsque l’on s’engage à payer pour une quantité déterminée à l’avance, on peut obtenir des rabais de plusieurs dizaines de points de pourcentage.
« Notre PGI fonctionne en continu, donc nous n’avons pas besoin d’une demande élastique pour lui, illustre Éric Leboeuf. Nous économisons environ 30 % en adoptant un contrat plus fixe. À l’inverse, nous optons pour la flexibilité dans le cas de nos environnements de développement, dont l’utilisation varie davantage. »
Il reconnaît que le contrôle des coûts devient le principal souci de l’approche infonuagique. Les fournisseurs de logiciels qui remplacent leurs produits hébergés sur site par des solutions infonuagiques ont tendance à en augmenter fortement les prix. Les grands joueurs comme SAP ou Microsoft dominent leur marché et leurs contrats s’avèrent souvent complexes. Les Rôtisseries St-Hubert se font par exemple accompagner de partenaires externes spécialisés dans la négociation des contrats avec Microsoft.
C’est aussi l’une des raisons qui expliquent le choix d’un fournisseur local pour le nuage privé. « On parle plus d’égal à égal avec un fournisseur local comme R2i, avec qui nous travaillons, et il devient davantage un partenaire, ce qui est très important », précise Éric Leboeuf.
Alléger les opérations
Il ajoute qu’il faut réfléchir à plusieurs autres considérations pour bien gérer ses coûts. La plupart des géants de l’infonuagique facturent en dollars américains ou en euros. Le taux de change peut donc faire varier les coûts. On doit aussi se réserver la possibilité de diminuer notre utilisation. Certains contrats ne le permettent pas. Si vous avez signé pour un montant spécifique, vous devrez le payer jusqu’au bout, même si un événement réduit drastiquement vos besoins.
La migration vers l’infonuagique modifie également le coût des projets de développement, puisque l’on doit payer pour chaque augmentation de l’utilisation des serveurs au-delà du seuil sur lequel on s’est entendu.
Sur le plan opérationnel, les avantages sont indéniables, selon Éric Leboeuf. Très robustes et performants, les systèmes des grands fournisseurs éliminent presque entièrement les risques de pannes. Si l’on a soudainement besoin de plus de capacité de calcul ou de stockage, on y a accès en quelques clics. Le travail d’entretien des systèmes devient en outre incomparablement plus léger qu’avec des serveurs sur site.
Plus besoin non plus de conserver un espace important pour abriter les serveurs ni de payer pour les refroidir. On élimine également les coûts liés à l’achat et au maintien d’équipements qui dépassent largement les besoins quotidiens, mais qui étaient nécessaires pour assumer quelques pointes d’activité dans l’année.
« Le cœur de notre entreprise, c’est l’alimentation, pas la technologie, souligne Éric Leboeuf. Nous trouvons beaucoup d’avantages à ne plus gérer notre infrastructure technologique au quotidien. Cependant, nous devons rester vigilants pour bien contrôler les coûts et nous assurer de pouvoir compter sur des partenaires fiables. »