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Avantages sociaux : PME, apprenez des multinationales

Catherine Charron|Mis à jour le 28 juillet 2024

Avantages sociaux : PME, apprenez des multinationales

«Ça fait 10 ans que je suis dans le domaine, et que je martèle sur ce point», dit Sophie Limoge, conseillère principale en avantages sociaux chez Normandin Beaudry.

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ressources humaines

RHÉVEIL-MATIN. Pour une deuxième année consécutive, les multinationales sont moins nombreuses qu’il y a un an à être d’avis qu’elles gèrent efficacement leurs programmes d’avantages sociaux, elles peinent à en exprimer les tenants et aboutissants à leurs employés, et les coûts minent le déploiement de nouveaux bénéfices. Des défis qui ne sont pas sans rappeler ceux que rencontrent les PME québécoises, d’après Sophie Limoges de Normandin Beaudry.

La firme-conseil en rémunération globale a publié en juin les principales conclusions 2024 des tendances canadiennes tirées du Global Benefits Forecast survey, la troisième édition de l’étude menée par MBWL International, le consortium duquel elle fait partie.

Les constats qui en ont émané n’étonnent pas la consultante principale en assurance collective, puisqu’ils sont similaires à ceux qu’elle fait sur le terrain. Le dénominateur de nombre de ces maux, selon ses observations, c’est l’absence de vision stratégique et la gouvernance de ces programmes, faute de ressources à y consacrer.

«Annuellement, l’employeur devrait revoir son plan de match, se demander ce qu’il souhaite accomplir avec ses avantages sociaux, quels en sont les objectifs. Il y a des liens à faire entre les objectifs de l’organisation et la stratégie mise en place», dit-elle.

Pour se faire, il devrait se baser sur des données, cibler des avantages qui permettront réellement d’accomplir ledit objectif, et ainsi réduire les dépenses inutiles. Autant pour les multinationales que les PME, faire des économies figure à la liste des priorités.

«Ça dépend des secteurs, mais on voit vraiment des hausses du côté de l’assurance invalidité et médicament», rapporte Sophie Limoges.

L’employeur devrait non seulement analyser ces données annuellement pour observer des tendances se détacher, mais aussi se comparer au marché, et adopter par exemple des mesures préventives pour minimiser le recours à certains médicaments.

D’une pierre deux coups, l’optimisation permet alors de dégager des sommes qui peuvent être réallouées à de nouvelles initiatives plus porteuses, d’où l’importance de répéter ponctuellement l’exercice, conseille l’experte.

C’est pourquoi une meilleure gouvernance est si importante à ses yeux, un rappel qu’elle fait autant aux grandes entreprises qu’aux PME. «Ça induit aussi une meilleure communication, ce qui fait que ça augmente la valeur perçue, ce qui engage davantage les travailleurs.»

La communication, encore et toujours

S’assurer que tous les travailleurs aient la bonne information au bon moment pour tirer profit de l’ensemble des avantages sociaux mis à leur disposition est un autre défi qui touche autant les grandes entreprises que les PME. Cela fait pourtant de nombreuses années que les experts du milieu tirent la sonnette d’alarme.

«Ça fait 10 ans que je suis dans le domaine, et que je martèle sur ce point. On a beau bâtir des programmes hyper intéressants, utiles et attractifs, si on ne parvient pas à bien le communiquer et à le mettre en valeur, on passe à côté de notre objectif», déplore Sophie Limoges.

Dorénavant, l’employeur devrait cesser de faire la promotion de ses programmes en silo, sans les mettre en relation. Au contraire, il devrait axer ses communications en fonction des besoins de l’individu.

Ça signifie que si un employé rencontre des problèmes de santé mentale ou financière, par exemple, son dirigeant pourrait clairement édicter quelles sont les ressources disponibles, du programme d’aide aux employés aux sommes couvertes par l’assureur, pour le régler.

Ce référencement ou cette manière de transmettre l’information peut prendre plusieurs formes, rappelle la consultante, allant du moteur de recherche interne à des feuilles épinglées au mur de la salle des employés.

Des suivis réguliers pour garder l’information fraiche en mémoire doivent aussi être faits.

En plus des courriels de rappel fréquents annuellement, certaines entreprises affichent même un code QR sur le lieu de travail qui donne accès à une plateforme accessible via mobile pour les membres du personnel qui n’ont pas accès à un ordinateur ou un courriel professionnel.

«Il faut changer notre manière de transmettre l’information pour que les gens soient capables de la trouver quand ils ont un besoin», affirme Sophie Limoges.