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Trois stratégies pour rendre son commerce plus attrayant

Jean-François Venne|Mis à jour le 26 juin 2024

Trois stratégies pour rendre son commerce plus attrayant

Frédérik Guérin, PDG de Club Tissus (Photo: courtoisie)

COMMERCE DE DÉTAIL. Face aux nouvelles attentes des clients, les commerces de détail élaborent de nouvelles stratégies pour devenir plus attrayants. Voici trois avenues prometteuses.

 

1. Club Tissus mise sur l’économie circulaire 

En mai 2023, Club Tissus ouvrait une première boutique Seconde Fibre, qui vise à remettre en circulation des tissus qui risqueraient de se retrouver au dépotoir. Signe de son succès, elle en a déjà ouvert deux autres.

Les boutiques sont localisées à l’intérieur des magasins Club Tissus de Saint-Hubert, de Laval et de Granby. « Il n’y a pas tant de recyclage de tissus au Canada, explique le PDG, Frédérik Guérin. Donc, nous voulons faire notre part. » L’entreprise souhaite sauver un million de mètres de tissus d’ici 2030 et serait en avance sur son objectif.

Dans ses boutiques Seconde Fibre, l’entreprise vend des tissus récupérés auprès d’une cinquantaine de partenaires, comme des fabricants de vêtements ou de meubles. Elle les remet en bon état, puis les revend à petit prix. « Les clients économisent, tout en étant sensibilisés à l’économie circulaire », estime le PDG.

Pour rentabiliser cette démarche, les opérations doivent être simplifiées. L’entreprise a créé une voie rapide pour ces produits, en parallèle de son système d’approvisionnement et de vente habituel. Elle doit également avoir du personnel qui se rend chez les partenaires pour examiner les tissus, déterminer un prix d’achat et de vente, puis pour les revaloriser avant de les placer en boutique. 

« Nous avons aussi commencé à louer de l’équipement pour que les gens puissent travailler ces tissus ou encore réparer des vêtements », ajoute Frédérik Guérin.

Cette tendance du seconde main prend de l’essor au Québec. Des entreprises comme Sail, Womance, Décathlon ou Souris Mini, pour ne nommer qu’elles, misent aussi sur l’économie circulaire.

 

2. SSENSE offre une expérience d’achat personnalisée

2. SSENSE offre une expérience d’achat personnalisée

SSENSE renforce son positionnement particulier au croisement de la culture, de la collectivité et du commerce grâce à une expérience d’achat très personnalisée. 

Fondée en 2003, SSENSE est d’abord tournée vers le commerce électronique. Son site enregistre environ 100 millions de visites par mois. On y trouve une vaste gamme de vêtements et d’accessoires de designer établis et émergents, mais aussi du contenu culturel.

En 2018, l’entreprise a ouvert un magasin phare dans le Vieux-Montréal. Il a servi de fondement à une nouvelle démarche. Les clients peuvent sélectionner des articles sur le site, puis prendre rendez-vous pour les essayer en magasin, avec l’accompagnement d’un styliste. « Dans notre précédent magasin, les clients avaient déjà tendance à magasiner en ligne et à nous demander de leur réserver des produits qu’ils venaient essayer en boutique, donc notre idée vient de là », explique Christine Sio, vice-présidente à l’expérience client. 

Le site offre environ 150 000 produits par année, et SSENSE veut s’assurer que les clients ont toujours accès à leurs choix lorsqu’ils se présentent en boutique. « Comme le commerce électronique est le cœur de notre entreprise, nous avons investi massivement dans nos systèmes d’approvisionnement, précise Christine Sio. Nous avons mis ces capacités au service de ceux qui préfèrent magasiner en boutique. » 

Actuellement, les prises de rendez-vous génèrent la majorité des ventes au détail de SSENSE. « Nous avons de meilleurs taux de conversion et de rétention de la clientèle avec cette approche, et la valeur moyenne des achats est aussi plus élevée que pour le commerce en ligne », conclut la vice-présidente.

 

3. LUSINE modernise son expérience d’achat 

3. LUSINE modernise son expérience d’achat 

Les clients ne terminent plus nécessairement une transaction au même endroit qu’ils l’ont commencée. « Le commerce unifié consiste à créer un système qui permet au client d’avoir toujours accès à son panier d’achat, qu’il soit sur un site web, une application mobile ou en magasin », résume François-Jérôme Gosselin, président de la firme Novatize, spécialisée dans le commerce électronique. Il s’agit d’une tendance forte dans le secteur du commerce de détail. 

Cette méthode réduit les occasions d’abandonner la vente. « Elle augmente à la fois les chances de conversion pour le commerçant et la satisfaction du client », poursuit François-Jérôme Gosselin. 

Nicolas Bouchard, le fondateur de DuProprio, qu’il a vendu en 2015, agit comme PDG du magasin de meubles LUSINE. Il pilote actuellement une transition vers une expérience plus unifiée entre l’achat en personne et numérique. 

Fondée en 2015, LUSINE compte quatre boutiques, à Québec et à Laval, et en ouvrira une cinquième à Brossard en juillet. Elle conçoit ses produits à son atelier de Québec et en fabrique une bonne partie chez nous.

« Le Web ne sert plus seulement à attirer les gens en magasin, explique Nicolas Bouchard. Nous souhaitons que les clients puissent amorcer leur magasinage en ligne, remplir leur panier, configurer leurs produits, venir voir et essayer leurs meubles en vrai, puis conclure la transaction en boutique ou chez eux, de manière fluide. » 

Au moment de réaliser l’entrevue en avril, LUSINE s’apprêtait à lancer un site web renouvelé, basé sur une plateforme de Shopify, avec de nouvelles fonctionnalités, qui seront activées progressivement dans les prochains mois. L’entreprise troque aussi ses anciens terminaux pour des terminaux Shopify. Elle aura en outre un nouveau configurateur (l’outil qui permet de choisir la taille d’un meuble, les modules, les tissus ou encore les couleurs) en place d’ici la fin de l’année.