L'une des carrières de Polycor. (Photo: courtoisie)
Quel est le point commun entre la façade de la Place-Ville-Marie et celle de l’Empire State Building? Elles sont réalisées en pierre provenant des carrières de la Québécoise Polycor, qui est numéro un mondial de la pierre naturelle.
Cette entreprise de Québec a connu une année 2018 faste puisqu’elle a acquis ses premières carrières en Europe en juillet dernier. Elle a racheté quatre carrières de calcaire en Bourgogne, en France. Puis, en octobre, Polycor a mis la main sur l’entreprise américaine Indiana Limestone Company. Créée en 1926, cette entreprise de 180 employés extrait de la pierre calcaire.
Un appétit qui illustre les ambitions expansionnistes de Polycor. En ajoutant la pierre américaine qui revêt le Pentagone à son catalogue, l’entreprise diversifie son portefeuille de pierres, mais également sa présence aux États-Unis, où elle a commencé à croître en 2003.
Si les trois quarts des 44 carrières qu’elle possède sont situées de l’autre côté de la frontière, Polycor était surtout établie dans l’Est des États-Unis jusqu’à présent. «Nous implanter dans le Midwest nous permet de nous ouvrir vers cette région, mais aussi vers tout l’Ouest des États-Unis», explique Patrick Perus, le PDG de Polycor, qui emploie désormais près de 1100 personnes.
Même si Polycor est présentement le plus gros joueur du secteur de la pierre naturelle en Amérique du Nord, elle ne détient que 5% de ce marché fragmenté. Elle entend bien voir ce pourcentage augmenter.
Un savoir-faire en matière d’acquisitions
Preuve de son ambition, Polycor a pour objectif de doubler, d’ici cinq ans, son chiffre d’affaires, qui s’est élevé à 270 millions de dollars lors de son dernier exercice. Pour l’atteindre, elle compte miser sur une stratégie qui s’est révélée gagnante jusqu’à présent: croître par acquisition. En 2016, Polycor avait déjà procédé à deux importantes transactions en rachetant deux vétérans de l’extraction de granite: le Vermontois Rock of Ages, et Swenson Granite, du New Hampshire.
«Nous avons développé une expertise en intégration de nouvelles équipes, se félicite Patrick Perus, qui refuse tout état d’esprit impérialiste. La clé de la réussite est d’intégrer la direction en place tout en respectant la culture et l’histoire de l’entreprise acquise.»
Polycor concentre son attention sur l’Amérique du Nord pour le moment. Toutefois, elle aspire à se développer également en Europe, par petites acquisitions à la fois pour se laisser le temps de connaître progressivement ce marché.