Un nouveau consortium mise sur le préfabriqué pour contrer la pénurie de logements
La Presse Canadienne|Publié le 02 août 2024Un employé travaille sur un élément de maison modulaire chez NRB Modular Solutions à Calgary, le vendredi 5 avril 2024. (Photo: La Presse Canadienne)
Un nouveau consortium veut miser sur le préfabriqué afin de répondre plus rapidement au manque d’appartements étudiants au Québec. L’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) et les Industries Bonneville ont décidé de s’unir avec comme objectif de livrer un projet par année.
Les deux organisations doivent annoncer jeudi matin un premier projet multirésidentiel en construction modulaire dans le cadre de ce partenariat. Elles envisagent de bâtir «en un temps record» un immeuble de plus de 150 appartements destinés avant tout à la population étudiante à Rimouski.
Il n’est pas question ici de logements temporaires dans des conteneurs, assure le président-directeur général et cofondateur de l’UTILE, Laurent Levesque.
«Ce qui est construit, c’est vraiment des appartements avec la même qualité, le même fini qu’un logement standard traditionnel, la même durée de vie aussi. Ce sont des logements permanents, puis une facture architecturale également qui est celle de n’importe quel autre projet résidentiel», a-t-il expliqué en entrevue à La Presse Canadienne.
Laurent Levesque soutient que l’approche modulaire réduit environ de moitié le temps de construction par rapport au modèle traditionnel. Selon l’échéancier présenté pour le projet à Rimouski, les premiers locataires pourraient emménager dans les huit mois suivant le début du chantier, prévu dès cet automne.
Les unités modulaires seront produites en usine par Bonneville, qui est spécialisée dans la construction modulaire. Leur assemblage en immeuble multirésidentiel ainsi que les travaux liés à la plomberie, à l’électricité, à la toiture et aux revêtements seront réalisés directement sur le terrain.
Répéter l’expérience
Bonneville et l’UTILE, dont le parc immobilier loge actuellement environ 800 locataires dans trois villes étudiantes, souhaitent reproduire ce mode de livraison à grande échelle au Québec. Elles visent la réalisation d’un projet par année. Les deux entreprises se sont associées à long terme avec une firme d’architecture (Blouin Beauchamp Architectes), une firme d’ingénierie (Groupe GBI) et un entrepreneur général (Construction Longer).
Le consortium fait le pari que d’un projet à l’autre, il parviendra à améliorer la production et à réaliser des économies grâce à l’expertise acquise en cours de route, particulièrement chez les différents sous-traitants.
«Le succès du modulaire va venir avec la répétition», soutient en entrevue le vice-président au développement des affaires et relations gouvernementales aux Industries Bonneville, Martin Bisson.
«Nous, ce qu’on prétend, c’est que la répétition, la connaissance du produit et la standardisation vont faire en sorte qu’on va être capable de commencer à diminuer les coûts de construction du logement parce qu’il y a un changement de paradigme qui va s’être opéré», affirme-t-il, soulignant que le recours au préfabriqué dans la construction demeure minime en Amérique du Nord par rapport à d’autres pays.
Le consortium obtiendra une aide du fédéral afin de déployer ce modèle et de partager ses connaissances à l’ensemble de l’industrie. Ottawa remettra une subvention de 1 million de dollars par l’entremise d’un programme de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Laurent Levesque estime que la construction modulaire peut être bénéfique pour tout type de logement résidentiel. Bonneville a d’ailleurs fait le choix de dédier 75% de ses capacités de production actuelles au logement social, communautaire et abordable.
«C’est un marché où le besoin est le plus criant. Comme citoyen corporatif, on dit, mettons 75% de nos énergies vers ça pour être capable d’aller chercher des économies d’échelle, puis de les retransmettre aux organismes qui deviennent propriétaires des bâtiments», mentionne Martin Bisson.
Ceci est une version corrigée. Une version précédente indiquait au 7e paragraphe que le nom de la firme d’ingénierie impliquée dans le consortium était GDI, mais il s’agit plutôt du Groupe GBI.