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Crise du logement: appel d’offres pour 500 logements préfabriqués

La Presse Canadienne|Mis à jour le 22 août 2024

Crise du logement: appel d’offres pour 500 logements préfabriqués

La ministre responsable de l'Habitation France-Élaine Duranceau lors d'une conférence de presse à Québec, le 22 mai 2024. (Photo: La Presse Canadienne)

Le gouvernement caquiste a présenté jeudi sa stratégie pour résorber la crise du logement, mais sans nouveau financement.  

Il faudra construire au moins 560 000 nouvelles habitations d’ici à 2034 pour répondre à la demande, a indiqué la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, en conférence de presse à Trois-Rivières. 

Environ 3,7 milliards de dollars devraient être investis dans les cinq prochaines années pour rendre le logement plus abordable et aider les ménages dans le besoin.

Questionnée à savoir pourquoi le dévoilement de la stratégie n’était pas assorti d’une annonce de financement, la ministre a fait valoir que les enveloppes en matière d’habitation sont annoncées lors des budgets et des mises à jour budgétaires.

Québec devrait lancer bientôt un premier appel d’offres pour la réalisation de 500 unités de logement abordable préfabriquées, apprend-on dans la stratégie. 

En effet, les nouvelles règles mettent notamment l’accent sur les technologies, la productivité et la réduction des délais pour accélérer la construction des habitations.

«On est déterminés (…) à retrouver le chemin de l’abordabilité», a plaidé la ministre. 

Un chemin qui pourrait être difficile: le prix moyen d’une maison unifamiliale sur le marché de la revente a fait un bond de 50,6% de 2019 à 2023, souligne la stratégie.

En outre, le loyer moyen des unités de deux chambres à coucher avec changement de locataires était en hausse de 17,4% en 2023 par rapport à 2022, peut-on lire. 

Le taux d’inoccupation des logements locatifs s’établissait à 1,3% en 2023.

Des critiques

Les partis d’opposition, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont rapidement taxé la nouvelle stratégie d’insuffisante.

Les municipalités, qui sont un partenaire essentiel du gouvernement dans la construction de logements sociaux, estiment qu’on leur en demande trop.

«Cette stratégie est sans cible claire, sans moyen additionnel et repose essentiellement sur les municipalités pour sortir de la crise de l’habitation», peut-on lire dans un communiqué.

«Les municipalités s’attendaient à des mesures plus ambitieuses et concrètes de la part du gouvernement pour régler la crise de l’habitation au Québec», a affirmé le président de l’UMQ, Martin Damphousse.

Le FRAPRU déplore que la stratégie se concentre sur l’offre de logements sans égard à leur prix et exige une cible de nouveaux logements sociaux dans les 560 000 logements à construire d’ici 2034.

L’organisme demande que la part du logement sans but lucratif dans le parc locatif passe de 10,5% à 20%.

La porte-parole du Parti libéral (PLQ) en matière d’habitation, Virginie Dufour, a écrit que la stratégie est une «déception», puisqu’il s’agit d’un «recyclage d’annonces passées».

Elle regrette qu’il n’y ait «pas d’argent neuf» et «aucune mesure fiscale» pour stimuler le marché privé. 

«La CAQ espère régler la crise du logement avec une annonce sans nouveautés qui ne tient pas compte de l’ampleur de la crise, et ce, sans cibles ni investissements additionnels pour le logement social», a pour sa part dénoncé le député Andrès Fontecilla, de Québec solidaire (QS).