Le «Davos des geeks» doit accueillir plus de 70 000 participants, dont 3 000 start-up et 1 000 investisseurs.
Paris — Réglementation, coût environnemental, effet sur la création artistique: les bouleversements de l’intelligence artificielle (IA) seront décortiqués au Web Summit, grand-messe de l’économie numérique, qui s’est ouverte lundi à Lisbonne, sur fond de réélection de Donald Trump aux États-Unis.
La victoire du républicain, dont la campagne a été activement soutenue par le magnat de la tech Elon Musk, sera dans tous les esprits avec des sessions dédiées spécifiquement au décryptage de ce résultat.
«Tout le monde est encore en train de digérer la nouvelle, mais nous sommes aussi curieux de comprendre quel en sera l’impact», a indiqué Ricardo Lima, responsable des start-up et investisseurs au Web Summit, dont des éditions existent aussi au Brésil, au Qatar et au Canada.
«Mais quoiqu’il en soit, le Web Summit est surtout centré sur la technologie et ce sera la technologie qui sera mise à l’honneur», souligne-t-il.
Pour cette édition portugaise (du 11 au 14 novembre), le «Davos des geeks» doit accueillir plus de 70 000 participants, dont 3 000 start-up et 1 000 investisseurs.
L’année dernière, plusieurs entreprises de la tech, dont Google et Meta (Facebook, Instagram) avaient boycotté l’événement en réaction à des propos polémiques de son cofondateur, l’Irlandais Paddy Cosgrave, sur le conflit entre Israël et le Hamas.
Après avoir présenté des excuses et avoir démissionné de ses fonctions, M. Cosgrave a finalement repris les rênes du Web Summit, un des principaux événements de la tech mondiale.
Un épisode clos, selon les organisateurs.
« Nous avons vraiment ressenti les effets en 2023 mais en 2024 (les grands noms de la tech) ont tous participé à nos événements et aux débats », a indiqué à l’AFP, Ricardo Lima, précisant que « IBM, Adobe, Meta, Huawei, SAP, Qualcomm » seront présents à Lisbonne.
L’IA dans tous ses états
Cristiano Amon, patron de Qualcomm, spécialiste américain des technologies mobiles et des processeurs pour téléphones intelligents, mais aussi Brad Smith, président de Microsoft, viendront ainsi présenter leur vision du futur de l’IA générative.
Cette technologie capable de produire toutes sortes de contenus sur simple requête en langage courant a déboulé sur la scène internationale il y a deux ans avec le lancement de ChatGPT par l’entreprise américaine OpenAI dans laquelle Microsoft a investi quelque 13 milliards de dollars.
Bouleversant notre rapport au travail, l’industrie, mais aussi les secteurs créatifs, cette technologie sera au cœur de la majorité des interventions.
Gabriele Mazzini, l’un des auteurs du règlement européen sur l’intelligence artificielle, entré en vigueur en août mais dont l’essentiel des mesures ne s’appliqueront qu’en 2026, viendra notamment pour discuter du défi d’équilibrer innovation et limitations des dérives possibles.
Le scénariste et réalisateur de la série britannique « Peaky Blinders » Steven Knight abordera lui l’impact de l’intelligence artificielle sur le monde du cinéma et des séries tandis que la chanteuse britannique Imogen Heap expliquera en quoi l’IA peut servir d’outil à la création musicale.
Les conséquences climatiques de l’essor de cette technologie très énergivore seront aussi examinées lors de conférences aux noms évocateurs comme «Protection ou catastrophe? L’IA et l’environnement» ou encore «L’insatiable appétit énergétique de l’IA».
Parmi les autres têtes d’affiche: le chanteur et créateur de mode Pharrell Williams, la patronne de l’application de rencontres Bumble, Lidiane Jones, et le président du géant du e-commerce chinois Alibaba, Kuo Zhang.