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En cas de maladie, peut-on miser sur son REER?

Richard Cloutier|Publié le 15 Décembre 2021

En cas de maladie, peut-on miser sur son REER?

Il faut garder à l’esprit que la Loi de l’impôt sur le revenu ne fait pas de distinction sur la raison du retrait REER. (Photo: 123RF)

DOSSIER REER. On a beau s’investir dans la planification de sa retraite de la manière la plus adéquate possible, il arrive parfois que la vie nous force à revoir les choses sous un nouvel angle.

En cas de maladie, si l’option de piger dans son régime enregistré d’épargne retraite (REER) peut s’avérer tentante, il faut garder à l’esprit que la Loi de l’impôt sur le revenu ne fait pas de distinction sur la raison du retrait REER.

« Que ce soit pour une dépense en loisir ou pour couvrir les frais liés à une maladie, le montant retiré du REER sera imposable », selon Pascal Larivière, Planificateur financier et Directeur de division chez IG Gestion de patrimoine.

Les retraits du REER étant imposables, ils augmentent toujours les revenus gagnés. Il est donc judicieux « de vérifier si les revenus gagnés sont imposables afin de déterminer si un décaissement est avantageux ou non », ajoute Martin Lafontaine, Planificateur financier, Placements et Retraite, chez BMO Banque de Montréal.

M. Lafontaine signale à l’intention des détenteurs de REER dans des fonds de travailleurs ou de REER immobilisés, qu’il est important de bien vérifier les conditions qui leur sont associées. Il peut ainsi « être possible de décaisser ceux-ci, et ce, même si vous n’avez pas atteint l’âge de la retraite ».

Le Fonds de solidarité FTQ précise au sujet du REER+, par exemple, que « si vous, votre conjoint ou votre enfant à charge êtes atteint d’une maladie grave et irréversible, vous pouvez [en] demander le retrait ou le transfert ».

 

L’importance de planifier

Pascal Larivière est d’avis qu’en cas de maladie, il devient particulièrement important de planifier adéquatement les sources de revenus disponibles selon la durée des besoins en remplacement de revenu, et les types d’actifs accumulés, afin d’évaluer toutes les options qui sont à notre disposition.

« Puisqu’il peut parfois devenir difficile, voire ambiguë de projeter le long terme avec certitude dans des cas de maladie grave, la considération de différents scénarios est de mise », souligne-t-il.

Il note à cet égard qu’il existe, pour certains régimes immobilisés comme le Compte de retraite immobilisé (CRI), une possibilité d’accès partiel ou total aux fonds lorsque l’épargnant souffre d’une invalidité physique ou mentale qui réduit son espérance de vie, bien que ces fonds soient en temps normal immobilisés pour la retraite.

« La réduction de l’espérance de vie ne doit pas nécessairement être importante », précise Retraite Québec. L’organisme signale par ailleurs que les critères pour être reconnu invalide sont différents dans ce cas de ceux du Régime de rentes du Québec.

Nicolas Brazeau, Planificateur financier chez Gestion de patrimoine TD, met lui aussi l’accent sur l’importance d’effectuer une planification financière afin de comparer les différents scénarios possibles.

« Si vous bénéficiez d’une marge de crédit domiciliaire, il pourrait être plus rentable d’emprunter pour payer vos frais médicaux et par la suite de décaisser vos REER/FERR sur une plus longue période plutôt que de retirer une somme importante de vos investissements enregistrés et de devoir payer beaucoup d’impôt d’un coup », illustre-t-il.