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REER: questions soulevées par la COVID-19

Richard Cloutier|Publié le 15 Décembre 2021

REER: questions soulevées par la COVID-19

La PCU est imposable, car elle s'ajoute au revenu gagné. Toutefois, aucune retenue d'impôts n'a été faite lors du paiement, signale Martin Lafontaine. (Photo: courtoisie)

DOSSIER REER. Les bénéficiaires de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) pourraient avoir une petite surprise lors de la déclaration d’impôts 2022.

Il est en effet important de rappeler que la PCU est imposable, car elle s’ajoute au revenu gagné. Toutefois, aucune retenue d’impôts n’a été faite lors du paiement, signale Martin Lafontaine, Planificateur financier, Placements et Retraite, BMO Banque de Montréal.

En fonction du revenu gagné au cours de l’année, la facture fiscale pourrait ainsi s’avérer plus importante que prévu. Selon la situation du contribuable, dans le cas où les liquidités seraient un peu moins présentes lors du moment des contributions, une contribution au régime enregistré d’épargne retraite (REER) pourrait être effectuée pour minimiser l’impôt à payer. Les cotisations au REER sont en effet déduites du revenu imposable, ce qui réduit l’impôt sur le revenu. L’impôt est en fait reporté au décaissement.

Si nécessaire pour effectuer la cotisation désirée, « il est toujours possible d’emprunter à un faible taux intérêt », indique M. Lafontaine.

Dans le contexte particulier des derniers mois, il se pourrait également que les revenus de l’année 2021 soient différents des revenus des années passées. Il est alors important de ne pas faire automatiquement comme les années passées et de vérifier les revenus gagnés imposables afin de cotiser de manière optimale, suggère Martin Lafontaine. À cet égard, il met les contribuables en garde: « Attention aux cotisations automatiques effectuées en cours d’année. Il se peut qu’un report de cotisations pour les années futures soit plus avantageux fiscalement ».

Rappelons que le particulier peut cotiser à un REER dans l’année courante selon un montant maximal. Celui-ci est égal au moins élevé des montants équivalant à 18% du revenu gagné de l’année précédente, ou au plafond annuel applicable pour l’année. Pour 2021, le plafond du REER est de 27 830$. Ces valeurs doivent toutefois être réduites afin de tenir compte de la valeur de prestations qui auraient été accumulées dans un RPA ou un régime de participation différée aux bénéfices (RPDB). La date limite pour cotiser à un REER pour l’année d’imposition 2021, est le 1er mars 2022.

Notons que depuis 2021, les bourses de perfectionnement postdoctorales imposables sont considérées comme revenu admissible aux fins du calcul du plafond des cotisations à un REER. De même, cette mesure peut être appliquée rétroactivement aux années 2011 à 2020 en faisant une demande en ce sens à l’Agence du revenu du Canada.

Il est ainsi crucial de faire état de l’ensemble des revenus de 2021 et de se questionner à savoir principalement si « on est dans les meilleurs années de revenus, ou si on préfère plutôt conserver des droits REER pour une année ou nos revenus seraient substantiellement plus élevés », signale pour sa part Pascal Larivière, Planificateur financier et Directeur de division chez IG Gestion de patrimoine.

Il cite notamment les cas où le particulier pourrait penser « avoir une promotion avec un revenu de travail ou bonis important, ou encore si on pense disposer d’un placement ou d’un immeuble déclenchant un gain en capital notable à court terme ». Selon M. Larivière, une cotisation REER pourrait alors permettre de contrebalancer ce gain.