« On veut éviter des années où les revenus seraient pratiquement nuls par rapport à d’autres années dans le futur», dit Pascal Larivière. (Photo: courtoisie)
DOSSIER REER. L’objectif qu’il faut généralement viser est d’abord de niveler l’imposition tout au long de la retraite d’un individu en considérant l’ensemble de ses autres actifs, ses revenus, sa situation familiale, et bien sûr, ses besoins, selon Pascal Larivière, Planificateur financier et Directeur de division chez IG Gestion de patrimoine.
« On veut éviter des années où les revenus seraient pratiquement nuls par rapport à d’autres années dans le futur, par exemple après 71 ans lorsque le régime enregistré d’épargne retraite (REER) sera converti en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), et qu’il faudra obligatoirement s’imposer annuellement sur une portion du solde du FERR », selon M. Larivière.
À cet égard, il estime qu’il peut parfois être plus intéressant de décaisser de façon anticipée certains montant du REER pour profiter de paliers d’imposition progressifs. « Il pourrait d’ailleurs être intéressant de reporter ses rentes du Régime des rentes du Québec (RRQ) jusqu’à 65 ans ou après, donc de prioriser le décaissement des REER à d’autres sources de revenus », illustre Pascal Larivière.
Pour mieux juger de la stratégie optimale de décaissement à adopter, des calculs précis de projections s’imposent. Il faut effectivement être diligent dans les projections « afin de tenir compte également de différents autres seuils à ne pas excéder, par exemple le seuil de remboursement de la pension de la sécurité de la vieillesse (PSV), qui est de 79 845 $ en 2021 pour un épargnant de plus de 65 ans ou plus », précise M. Larivière.
La meilleure façon de minimiser l’impôt à payer est de décaisser le REER lorsque le revenu gagné est à son plus bas ou lorsque celui-ci se situe dans un palier d’imposition inférieur à ce que l’on aura dans le futur, résume pour sa part Martin Lafontaine, Planificateur financier – Placements et Retraite, BMO Banque de Montréal.
« Par exemple, il peut être avantageux de décaisser ses REER pendant une année sabbatique ou avant de recevoir la régie des rentes du Québec (RRQ), mentionne M. Lafontaine.
De plus, si les REER sont convertis en FERR, les revenus retirés d’un FERR sont considérés comme étant des revenus de pension. Il est alors possible de bénéficier du fractionnement de revenu entre conjoints. Au Québec, il n’est toutefois pas possible de fractionner les revenus avant 65 ans.
Pour leur part, les retraits du REER, autres que les versements d’une rente, n’entrent pas dans la définition des revenus de pension admissibles au fractionnement des revenus de pension entre conjoints.
« Utiliser le fractionnement de revenu de pension dès l’âge de 65 ans et ainsi réduire et niveler les impôts du ménage, est un excellent moyen de réduire le taux marginal du contribuable dans le ménage qui aurait le revenu total le plus élevé », indique Émile Khayat, Directeur Régional Principal Gestion de patrimoine TD – Planification financière
Un particulier peut ainsi allouer jusqu’à la moitié de son revenu donnant droit au crédit d’impôt pour pension. Le choix du particulier qui attribue une partie de ses revenus de retraite à son conjoint se fait sur une base annuelle. « Si vous et votre époux ou conjoint de fait avez tous les deux un revenu de pension admissible, vous devrez décider qui d’entre vous agira comme l’époux ou conjoint de fait qui fait le transfert et donc choisit d’attribuer une partie de son revenu de pension admissible à son époux ou conjoint de fait », précise l’Agence du revenu du Canada.
Le crédit d’impôt pour le revenu de pension admissible auprès du fédéral permet de payer moins d’impôts sur le revenu de pension gagné. Au Québec, il est possible d’attribuer des montants différents de ceux attribués au fédéral. « Au Québec, ce crédit est offert aux personnes de 65 ans et plus, et permet un crédit d’impôt de 2 000 $ maximum par personne », indique Martin Lafontaine.