Énergies propres: partenariat entre Hydro-Québec et les Inuit
La Presse Canadienne|Publié le 06 juin 2022Plusieurs communautés du Nunavik utilisent encore principalement du diesel, produit par Hydro-Québec, pour s’alimenter en électricité. (Photo : La Presse Canadienne)
Des énergies renouvelables, produites notamment par des éoliennes, permettront aux Inuits de se libérer des combustibles fossiles, grâce à un partenariat entre Hydro-Québec et les Énergies Tarquti.
Ce partenariat a été qualifié «d’historique» par Sophie Brochu, présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, lors de l’annonce lundi matin à la Maison du développement durable à Montréal.
«Ce qui est remarquable aujourd’hui, c’est qu’Hydro-Québec s’associe vraiment comme partenaire avec les gens de ces communautés», a expliqué Sophie Brochu en précisant que «de plus en plus de communautés veulent désormais être des partenaires de plein droit dans les décisions d’affaires, les investissements et les opérations qui les concernent».
La PDG d’Hydro-Québec s’est dite «extrêmement fière» de l’entente et elle a précisé que «c’est comme ça qu’il faut travailler dans le futur».
Le mot «fierté» a aussi été prononcé par la militante inuite Sheila Watt-Cloutier, lors d’un discours à la Maison du développement durable.
«Ce projet va créer des emplois, mais aussi beaucoup de fierté, particulièrement chez les jeunes de la communauté.»
Elle a souligné à quel point la culture et la santé des communautés du Nord étaient affectées par les changements climatiques et que de se de se libérer en partie des combustibles fossiles lui donnait «beaucoup d’espoir».
L’éolien remplacera le diesel
Plusieurs communautés du Nunavik utilisent encore principalement du diesel pour s’alimenter en électricité auprès d’Hydro-Québec, mais cette nouvelle entente permettra aux Inuits du Nunavik de créer «leurs propres projets d’énergie renouvelable respectueux de l’environnement et des valeurs des Nunavimmiut», selon Énergies Tarquti.
Actuellement, Hydro-Québec exploite une vingtaine de centrales thermiques pour fournir de l’électricité aux communautés éloignées, qui ne peuvent être raccordées au réseau principal. Ces centrales représentent moins de 1 % de la production d’Hydro-Québec, mais elles sont responsables d’environ 43 % de ses émissions de gaz à effet de serre, selon la société d’État.
Concernant la nouvelle entente, Sophie Brochu n’a pas d’échéancier précis, «c’est vraiment les communautés qui vont donner la cadence», a-t-elle expliqué. Hydro-Québec souhaite toutefois convertir l’ensemble de ses réseaux autonomes à un approvisionnement renouvelable à 80 % d’ici 2030.
«Nous leur offrirons notre soutien et notre expertise tout au long du parcours», a déclaré la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec.
Mary Johannes, présidente d’Ilagiisaq, qui est l’un des actionnaires de Tarquti, a indiqué «qu’il ne fait aucun doute que l’ouverture et la volonté d’écoute d’Hydro-Québec ont joué un rôle majeur dans la conclusion de cette entente historique».
12 communautés sur 14
Environ 13 000 personnes habitent le Nunavik qui est divisé en 14 communautés.
«L’entente conclue avec Hydro-Québec couvre 12 des 14 communautés inuites du Nunavik», a expliqué Joë Lance, directeur d’Ilagiisaq-FCNQ (Fédération des coopératives du Nouveau-Québec).
«Celles qui ne sont pas incluses sont Inukjuak et Kuujjuarapik-Whapmagootsui. Par contre, rien ne nous empêche de développer des projets aussi dans ces communautés», a-t-il précisé.