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Virage vers l’acceptabilité sociale pour Pilote groupe-conseil

Emmanuel Martinez|Publié le 27 avril 2022

Virage vers l’acceptabilité sociale pour Pilote groupe-conseil

«On se positionne clairement comme le leader en acceptabilité sociale au Québec», explique Mathieu Pelletier, vice-président Acceptabilité sociale et Relations avec les communautés de Pilote. (Photo: courtoisie)

Voulant mieux exploiter le créneau de l’acceptabilité sociale dans lequel elle s’est spécialisée, la firme Pilote groupe-conseil a créé une unité commerciale entièrement dédiée à ce domaine.

Plus concrètement, c’est toute la PME montréalaise d’une douzaine d’employés qui sera engagé dans Pilote Acceptabilité sociale.

«Avec cette création, on se positionne clairement comme le leader en acceptabilité sociale au Québec, explique Mathieu Pelletier, vice-président Acceptabilité sociale et Relations avec les communautés, en entrevue téléphonique. Ceci vise à montrer qu’il ne faut avoir aucun doute sur le caractère incontournable de cette démarche lors de l’élaboration d’un projet d’envergure.»

Celui qui dirigera les experts de sa PME en acceptabilité sociale souligne que les mentalités ont changé depuis une vingtaine d’années chez les promoteurs de projets, que ce soit des entreprises privées ou des entités publiques .

«Avant, on voyait cela comme une phase passagère, qu’on allait passer à travers en mettant au point une stratégie de communication. Maintenant, les organisations réalisent que l’acceptabilité sociale est une responsabilité et une étape aussi incontournable qu’essentielle dans l’aboutissement de son projet, au même titre que les analyses d’ingénieures ou l’obtention de permis municipaux.»

Cette prise de conscience a facilité la vie de son entreprise. «Cela change toute la dynamique, mentionne-t-il. On n’a plus besoin de faire cet exercice de démarchage.»

Il reste toutefois du travail à faire chez ceux qui lancent des initiatives qui suscitent des enjeux dans la communauté.

«Je remarque encore souvent le piège du promoteur convaincu qu’il a le meilleur projet à proposer, qui est tout bien réfléchi et qui adopte toutes les meilleures pratiques. Et ensuite, il se rend compte qu’il a négligé certains aspects, comme la culture ou l’historique propres à la communauté où doit se déployer le projet. Il y a plusieurs zones d’ombres à considérer.»

 

À la conquête du monde

Au fil des ans, Pilote s’est transformée en une boite de communication classique en un spécialiste de l’acceptabilité sociale. C’est elle qui a récemment mené les consultations à la demande du gestionnaire de l’aéroport de Saint-Hubert auprès des entreprises qui l’utilisent et de la communauté avoisinante.

Cette firme a ainsi développé des outils technologiques spécifiques pour des échanges en ligne dans le cadre de consultations publiques.

«Cela cermet de bonifier les qualités du projet, dit Mathieu Pelletier. Les processus d’approbation et de consultation sont souvent longs et on finit parfois par perdre ce qui se dit. L’outil permet de bien cerner les propos tenus, les points de vue, afin de valoriser ce contenu-là.»

Il note également que les services de Pilote s’approfondissent.

«Les mandats sont de plus en plus longs pour les projets, affirme-t-il. Cela dure forcément au moins 12 mois. On accompagne même un client depuis juin 2017. Au début c’était un mandat d’acceptabilité sociale pour des enjeux de nuisance. On a réussi à renverser la situation.  Maintenant, on l’accompagne en performance sociale, parce qu’il veut maintenir sa relation avec la communauté.»

La PME espère s’étendre à l’extérieur du Québec grâce à son expertise.

«Environ 80% de notre chiffre d’affaires est au Québec, déclare le dirigeant. On est en Ontario et en Colombie-Britannique. On désire consolider notre présence au Canada avant de viser les États-Unis.»

Pilote rêve même à l’Europe qui est un marché prometteur en raison de sa forte densification de population qui entraine inévitablement des conflits d’usage et par conséquent des consultations citoyennes.