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Les compétences indémodables

Isabelle Delorme|Publié le 15 juin 2022

Les compétences indémodables

La capacité d’analyse, la créativité, la flexibilité et l’autogestion ont été identifiées parmi les compétences les plus recherchées dans le monde en 2025 par le Forum économique mondial. (Photo: 123RF)

DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL. Certains perfectionnements et formations courtes pour acquérir ou développer des compétences non techniques (les fameux soft skills), ont fait leurs preuves depuis des décennies. Toujours plébiscitées par les milieux de travail, elles demeurent très pertinentes. 

Les six compétences de postes vacants (compétences associées à des demandes de recrutement non comblées) au Canada avec la plus grande valeur font d’ailleurs partie de cette catégorie, selon une étude récente du Centre des compétences futures. Il s’agit de l’écoute active, de la pensée critique, de la compréhension de lecture, de l’expression orale, de la surveillance et de la coordination. D’autres habiletés non techniques comme la capacité d’analyse, la créativité, la flexibilité et l’autogestion ont aussi été identifiées parmi les compétences les plus recherchées dans le monde en 2025 par le Forum économique mondial.

 

Des formations courtes adaptées à la pénurie

Des compétences éprouvées, comme la gestion du stress ou la culture d’entreprise, demeurent « des piliers essentiels » pour Mathieu Dumont, président de la plateforme de formation en ligne Didacte. Alors que le taux de roulement des employés s’accélère, les formations courtes dans ce domaine s’avèrent très pertinentes. « Un gestionnaire reste environ deux ans et demi à trois ans à son poste en moyenne, avant d’être promu ou de partir », prévient Mathieu Dumont. Les entreprises ont donc intérêt à raccourcir le temps nécessaire au développement des compétences pour pouvoir amortir leurs coûts.

Les formations les plus demandées par les clients de Didacte concernent le développement des compétences de direction, de communication et de rétroaction. Cette dernière, qui doit être mise en œuvre de manière constructive et régulière, « est encore une épine dans le pied de certains comités de gestion », constate Mathieu Dumont.

 

Des séminaires en croissance

A l’École des dirigeants HEC Montréal, plus de 11 000 personnes ont suivi l’une des cinq formations de la catégorie « incontournables ». « Ces compétences indémodables sont celles qui enregistrent la plus forte croissance », précise Michelle Vaillancourt, sa directrice des communications et des programmes. 

La formation la plus suivie de l’établissement est le séminaire « Habiletés politiques dans les organisations : soyez un acteur stratégique » animé par Pierre Lainey, consultant et formateur depuis plus de 25 ans. « Avoir un bon jugement, c’est-à-dire être capable d’avoir une bonne lecture de la situation et de l’échiquier politique, est une compétence essentielle pour prendre des décisions et qu’elles soient endossées par les autres », souligne Michelle Vaillancourt. Trois autres formations de cette série aident à améliorer ses compétences en gestion de projet et en leadership ainsi qu’à « démystifier la finance ». 

Michelle Vaillancourt, directrice des communications et des programmes à l’École des dirigeants HEC Montréal (Photo: HEC Montréal)

Le séminaire « L’intelligence émotionnelle et l’exercice du leadership », animé par la psychologue Estelle Morin, est une autre formation pilier de l’École des dirigeants HEC Montréal. « Un bon gestionnaire doit bien se connaître et faire preuve d’empathie pour comprendre les intérêts et motivations de son équipe », observe Michelle Vaillancourt. 

Cette compétence, comme les habiletés de direction en général, prend une autre dimension avec le travail à distance. Elle intègre aussi les questions d’équité, de diversité et d’inclusion – devenues « incontournables » dans le contexte de changement démographique et de pénurie de main-d’œuvre, estime la formatrice Brigitte Lavallée, qui s’est spécialisée dans cette branche. 

« Le travail d’équipe et la diversité » est d’ailleurs l’ensemble de compétences non techniques pour lequel le plus d’employés (53 %) souhaitent se former, selon une étude internationale sur la formation en ligne menée en 2021 par la plateforme d’apprentissage par les jeux vidéo Gamelearn. A l’Université Laval, la formation « Composer avec la diversité des sexes et des genres au travail » figure dans la catégorie des « indispensables » aux côtés d’autres compétences qui n’ont pas pris une ride, comme la gestion de projet, le leadership ou la communication.