Blue Spirit Aero a démontré la viabilité des différentes briques technologiques. (Photo: 123RF)
Sans attendre l’avion de ligne zéro émission, la jeune entreprise française Blue Spirit Aero compte faire voler en 2024 un avion de quatre places fonctionnant à l’hydrogène et destiné aux écoles de pilotage.
L’ambition de cette start-up créée en 2020 et implantée entre la région parisienne et Toulouse est d’obtenir la certification en 2026 de son Dragonfly, un appareil destiné à former de futurs pilotes.
«On se facilite la vie en commençant petit avec un projet ambitieux et réaliste», insiste Olivier Savin, son fondateur.
Le marché visé est de niche, mais avec une flotte d’avions d’aéroclubs en fin de vie et les 600 000 pilotes commerciaux à former dans les 20 prochaines années dans le monde, les débouchés commerciaux bien réels, selon lui.
Le Dragonfly compte sur chaque aile six moteurs électriques, chacun alimenté par une pile à combustible à hydrogène.
Cette propulsion distribuée sur 12 moteurs permet de garantir la robustesse de l’appareil, capable de voler avec huit de ses moteurs en panne. Et grâce à sa densité énergétique, l’hydrogène permet une autonomie trois fois plus importante qu’avec des batteries électriques, explique-t-il.
Le temps de recharge des 15 kg d’hydrogène embarqués par avion est lui réduit au temps nécessaire au remplissage des réservoirs, soit quelques minutes.
Blue Spirit Aero a démontré la viabilité des différentes briques technologiques, qu’il reste maintenant à intégrer et tester en vol dans un appareil unique.
Pour Olivier Savin, le Dragonfly constitue une «première brique vers l’introduction d’avions à hydrogène par Airbus ou Boeing». Il a lui-même vocation à grossir pour assurer des missions de transport régional avec un futur appareil de six places, puis de 14 places.
L’entreprise dit bénéficier d’un «énorme soutien des pouvoirs publics» dans le cadre de la promotion d’une aviation décarbonée.
Mais entre le marché de niche visé et l’introduction de l’hydrogène comme mode de propulsion, les investisseurs privés sont plus frileux pour réunir les 20 millions d’euros jugés nécessaires en vue de la certification et des débuts de l’industrialisation, concède Olivier Savin.