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Ecosystem: faire du mieux avec du vieux

Simon Lord|Édition de la mi‑septembre 2023

Ecosystem: faire du mieux avec du vieux

André Rochette note que les bâtiments sont rarement aussi efficaces qu’ils le pourraient, au Québec, puisque personne n’est réellement chargé d’optimiser leur consommation d’énergie au moment les concevoir. (Photo: courtoisie)

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE: LES ENTREPRISES EN ACTION. Spécialiste en réingénierie du bâtiment, Ecosystem a la conviction qu’il est possible de réduire de 30 % à 50 % la consommation d’énergie de la majorité des bâtiments en repensant la façon dont celle-ci est produite et distribuée. C’est d’ailleurs la cible qu’elle se donne quand elle lance un projet. Voici comment elle y parvient.

« Nous avons des véhicules qui sont souvent trop gros par rapport aux réels besoins. C’est un peu la même chose pour nos bâtiments, ils sont souvent trop puissants et mal pensés », dit le fondateur, André Rochette.

Fondée en 1993, son entreprise vise à changer la donne pour ses clients. Travaillant uniquement sur des bâtiments existants, Ecosystem repense les systèmes énergétiques pour en améliorer l’efficacité, réduire leur empreinte en GES et améliorer le confort des usagers de l’immeuble.

« On cherche à identifier les meilleures opportunités de réduire le gaspillage d’énergie », dit André Rochette. Cela peut se faire au moyen de systèmes de récupération de chaleur, comme au Biodôme, où un tel système, installé par Ecosystem, transfère l’énergie du monde polaire vers la forêt tropicale. Dans ce cas-ci, un système de géothermie, utilisant une nappe d’eau souterraine située à 20 mètres sous le bâtiment, a aussi été installé.

L’entreprise a par ailleurs travaillé au Stade olympique, où elle a installé des thermopompes qui ont permis de réduire la consommation de gaz naturel de façon importante.

« On peut aussi faire comme nous avons fait chez CAE, il y a quelques années, explique André Rochette. On utilise des équipements électromécaniques pour prendre la chaleur au cœur d’un bâtiment pour la redistribuer sur le périmètre. »

 

Fortes retombées

Les retombées de ces types de projets sont importantes. En plus de réduire les émissions de GES de 50 % à 80 %, Ecosystem parvient à réduire de 30 % à 50 % les dépenses et la consommation d’énergie des clients chez qui elle livre un projet. 

André Rochette note toutefois que les bâtiments sont rarement aussi efficaces qu’ils le pourraient, au Québec, puisque personne n’est réellement chargé d’optimiser leur consommation d’énergie au moment de les concevoir.

« Il y a certains problèmes d’alignement des intérêts dans l’industrie de la construction. Il y aurait avantage à améliorer l’efficacité des bâtiments, mais personne n’est rémunéré pour ça spécifiquement », dit-il. Les professionnels sont payés par honoraires, ou à pourcentage du coût des travaux, par exemple, alors que les entrepreneurs sont sélectionnés au plus bas soumissionnaire. En conséquence, le modèle n’encourage pas la conception de bâtiments performants.

 

Les vents tournent

Heureusement, André Rochette dit voir des changements positifs chez les entreprises sur le plan de la consommation d’énergie. « Il y a une sensibilité qui est là aujourd’hui qu’on ne voyait pas autrefois. Les entreprises sont à l’écoute, et elles agissent. Dans le secteur industriel, il y a de moins en moins de sociétés privées qui ne font rien. »

Certains secteurs, comme ceux des bureaux locatifs, traînent un peu de la patte après avoir connu des temps difficiles depuis la pandémie, mais dans l’ensemble, le fondateur voit une évolution positive. 

Certaines entreprises bougent par conviction environnementale, quoique les désirs de décarbonation restent au second plan, observe André Rochette. Plusieurs agissent parce qu’elles anticipent une hausse des coûts sur le marché du carbone, ou encore un resserrement des réglementations. Au Québec en particulier, où des aides financières significatives sont accordées par les gouvernements pour encourager l’efficacité énergétique des bâtiments, les entreprises s’activent souvent parce que les projets sont rentables.

« Dans certains marchés spécifiques, comme ceux des cégeps et des universités, ce sont les clientèles cibles qui ont à cœur l’environnement, et qui poussent les organisations à rechercher une meilleure utilisation de l’énergie », explique André Rochette.

Soutenue par un marché en expansion, Ecosystem prévoit continuer de croître au cours de l’année qui vient. Déjà active un peu partout en Amérique du Nord, l’entreprise montréalaise veut continuer de s’enraciner au Canada et aux États-Unis.

« Le marché est immense, dit le fondateur. On a à peine égratigné la surface de l’Amérique du Nord, que ce soit à New York, à Washington, dans le Midwest, en Californie, ou même dans le reste du Canada. Ira-t-on hors de l’Amérique un jour ? Peut-être. Pour l’instant, on voit un énorme potentiel à nos portes. » 

 

Ecosystem en bref

Employé.es: 200

Bâtiments mis à niveau depuis 1993: 1760

Valeur des contrats signés à exécuter dans les 2 à 3 années à venir: 250M$

 

 

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