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Gaama, un acteur en avant de la parade

Simon Lord|Édition de la mi‑septembre 2023

Gaama, un acteur en avant de la parade

Andrée-Anne De Gagné, directrice générale et associée de la firme sherbrookoise Gaama (Photo: Sofia Photographe)

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE: LES ENTREPRISES EN ACTION. Active depuis 2001, Gaama accompagnait les industriels dans leurs projets de réduction de consommation d’énergie bien avant que le concept d’efficacité énergétique ne devienne en vogue. L’entreprise veut maintenant développer un tableau de bord intelligent pour aider les entreprises à optimiser leur consommation d’énergie.

« Des projets en efficacité énergétique dans le domaine industriel, il y a peu d’entreprises qui font ça depuis plus de dix ans au Québec. Personnellement, je fais ça depuis 15 ans, et mon associé, Gaétan Noël, depuis 35 ans. On a un bon pas d’avance sur ceux qui commencent juste à s’y intéresser », dit Andrée-Anne De Gagné, directrice générale et associée de la firme sherbrookoise.

Gaama offre une variété de services aux entreprises, mais une bonne partie de son travail consiste à les accompagner sur le plan de l’intégration des procédés industriels. Cette méthode est un type d’analyse mathématique globale prenant en compte l’ensemble des courants d’énergie d’une usine. Elle permet de déterminer les meilleures solutions de réduction de consommation d’énergie et d’émissions de GES.

« C’est une approche rigoureuse et systématique qui permet d’identifier les projets qui rapporteront le plus à long terme, et non seulement à plus court terme, comme c’est parfois le cas avec des techniques plus standard », explique Andrée-Anne De Gagné. Typiquement, les études en intégration de procédés permettent de déployer des projets réduisant de 20 % à 40 % la consommation d’énergie d’un site en valorisant les rejets thermiques.

La firme aide aussi les entreprises à évaluer les coûts de ces projets, à réaliser les montages financiers et à mesurer les résultats une fois les changements mis en place.

 

Rentable

Si les entreprises réalisent des projets d’efficacité énergétique en collaboration avec Gaama, c’est certes un peu par considération environnementale, mais c’est d’abord parce que c’est rentable, note Andrée-Anne De Gagné.

« Grâce aux subventions, elles ont un meilleur effet de levier sur leurs capitaux, et elles obtiennent souvent un retour sur leur investissement en moins de deux ans », dit-elle. Pour certaines grandes émettrices de GES, c’est aussi une stratégie de gestion de risque, en ce qu’elles visent à se protéger contre une hausse éventuelle des prix sur le marché du carbone au cours des prochaines années.

Dans l’ensemble, les entreprises ont-elles tendance à s’autonomiser et à se responsabiliser sur le plan de la consommation d’énergie ? Andrée-Anne De Gagné répond par l’affirmative. « Je dirais que oui, remarque-t-elle. Les entreprises le font de plus en plus et de mieux en mieux. C’est sûr que j’ai une fenêtre sur des clients dynamiques, mais les entreprises québécoises ne restent pas là les bras croisés. »

Beaucoup d’entreprises, par exemple, planifient actuellement adopter la norme ISO 50001, un système de gestion qui intègre le concept d’efficacité énergétique. Selon Ressources naturelles Canada, les installations industrielles canadiennes qui ont mis en œuvre cette norme ont réalisé une amélioration cumulative de leur rendement énergétique de près de 10 % au cours des deux premières années.

 

Intégrer l’IA

Gaama tourne à plein régime : l’entreprise de dix employés embauche une personne supplémentaire tous les six mois pour soutenir sa croissance. Afin de maintenir sa place dans son secteur, elle vise maintenant à développer de nouveaux services.

« On commence tout juste là-dessus, alors on ne peut donner beaucoup de détails publiquement, mais on est actuellement en train de développer un tableau de bord pour les entreprises qui intégreraient l’intelligence artificielle », dit Andrée-Anne De Gagné.

Ce tableau de bord permettrait aux entreprises de faire un suivi en temps réel de leur consommation d’énergie, et d’ajuster en conséquence leurs procédés pour que ceux-ci demeurent optimaux en tout temps.

« Un opérateur pourrait par exemple ajuster les composants d’une chaudière pour en maximiser la performance et l’efficacité à tous moments », illustre la directrice générale. Elle note que ce type de projet innovateur est désormais plus facile à implanter dans une variété d’entreprises en raison des données qui se sont multipliées et qui ont gagné en qualité au cours de la dernière décennie et demie.

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, qui a pour effet de réduire les équipes et le temps qu’elles ont de disponible, ce genre de tableau de bord devrait aider les entreprises à continuer de prendre les meilleures décisions sur le plan de la gestion de l’énergie.

« Sans parler du fait que l’intuition a ses limites, dit Andrée-Anne De Gagné. Les systèmes industriels sont complexes, et l’intelligence artificielle permettra aux entreprises de tirer le maximum des machines et des outils qu’elles ont à leur disposition. » 

 

 

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