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Northvolt s’engage à maintenir ses activités au Québec

François Normand|Mis à jour le 01 octobre 2024

Northvolt s’engage à maintenir ses activités au Québec

«Si ce projet avait été vraiment facile, quelqu’un d’autre l’aurait déjà fait», a dit le directeur de l’approvisionnement chez Northvolt Amérique du Nord, Edmund Idziak. (Photo: Josée Lecompte)

FILIÈRE BATTERIE. Malgré ses problèmes financiers, Northvolt s’engage à maintenir son projet d’usine de cellules de batteries au Québec, a déclaré ce mardi le directeur de l’approvisionnement chez Northvolt Amérique du Nord, Edmund Idziak, lors de la première édition de la conférence «filière batterie» des Événements Les Affaires.

Questionné à savoir si l’entreprise s’engage à maintenir ses activités au Québec, ce dernier n’a pas laissé planer de doutes sur les intentions de la multinationale suédoise, qui a récemment annoncé la mise à pied de 1600 employés en Suède.

«La réponse à cette question est oui, sans hésitation», a-t-il affirmé lors d’un panel qui portait sur l’état de la demande et des débouchés commerciaux pour les batteries.

«Si ce projet avait été vraiment facile, quelqu’un d’autre l’aurait déjà fait, a-t-il dit. Le projet d’installer une giga-usine de A à Z est tellement complexe, et implique tellement de groupes et de personnes… Je ne dis pas que c’est une nouvelle positive, ce n’est vraiment pas ça… mais un projet comme ça occasionne des délais et des défis dans la progression.»

Selon lui, ce sont des choses qui sont «régulières et attendues» pour ce type de projet.

Northvolt Amérique du Nord est autonome

Edmund Idziak a aussi tenu à préciser que la situation en Suède «ne va pas nécessairement affecter les projets en Allemagne et au Québec», car North Amérique du Nord a «une autonomie» par rapport au siège social de l’entreprise en Suède, a-t-il assuré.

En revanche, il souligne que le projet en Montérégie allait subir une évolution.

«C’est sûr que le projet va évoluer, parce que c’est normal pour un projet de cette échelle. Mais pour l’instant, le mandat du projet n’a pas changé», a-t-il insisté, sans toutefois donner plus de précisions.

Les Affaires n’a pas pu questionner Edmund Idziak après son allocution. Toutefois, une porte-parole nous a indiqué que Northvolt Amérique du Nord n’a pas l’intention de recentrer ses activités comme la multinationale l’a fait en Europe.

Sur le Vieux Continent, Northvolt a renoncé à produire des matériaux de cathodes – c’est-à-dire le pôle positif d’une batterie lithium-ion – pour se concentrer sur la cellule de la batterie.

Par ailleurs, Edmund Idziak a aussi laissé entendre que le projet en Montérégie pourrait ne pas nécessairement pâtir de délais de 12 à 18 mois, comme l’a indiqué le gouvernement de la CAQ cet été.

«Ce délai de 12 à 18 mois était plus une opinion d’une personne dans le gouvernement [l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon], a-t-il dit. On travaille là-dessus avec une notre revue stratégique, de veut voir, avec tout ce qu’on connaît maintenant, ça va être quoi. Est-ce qu’on doit changer quelque chose ou non dans le projet?»

(Photo: Josée Lecompte)

La phase 1 à pleine capacité en 2030

Cela dit, interrogé à savoir quelle serait la place de Nothvolth dans la filière batterie au Québec dans 5 ans, Edmund Idziak a précisé trois échéanciers pour la future à Saint-Basile-le-Grand.

«La phase 1 sera à pleine capacité, la phase 2 à la moitié de sa capacité et la troisième phase en construction», a déclaré le directeur de l’approvisionnement chez Northvolt Amérique du Nord.

En principe, l’usine doit commencer ses opérations en 2026, selon ce que Northvolt avait annoncé en 2023

Son projet en Montérégie est le plus important projet privé dans l’histoire du Québec. Il s’élève à 7 milliards de dollars, incluant des subventions de 2,5 G$ de la part de Québec et Ottawa.

À ce jour, Québec a déjà investi 700 millions de dollars dans le projet. Le gouvernement de François Legault a récemment indiqué qu’il pourrait ajouter 300 M$, ce qui porterait ses investissements à 1G$.

Depuis 2016, l’entreprise aurait reçu du financement totalisant 15 milliards de dollars américains, selon l’Agence France-Presse.

Actuellement, les principaux actionnaires de Northvolt sont le constructeur automobile allemand Volkswagen (21%) et la banque d’affaires américaine Goldman Sachs (19%).