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Déménager son usine pour croître et innover

Maxime Bilodeau|Édition de la mi‑mai 2021

Déménager son usine pour croître et innover

(Photo: 123RF)

EFFICIENCE MANUFACTURIÈRE. Plusieurs entreprises manufacturières préfèrent construire ou louer de tout nouveaux lieux de travail au lieu de se réorganiser.

Les plans de la nouvelle usine étaient dessinés, le terrain pour l’y aménager, sur le point d’être acheté. Puis, la pandémie a frappé, ce qui a forcé Flexpipe à reconsidérer ses options. Finalement, la PME de Farnham spécialisée dans la fabrication et la distribution d’équipements modulaires pour la manutention de matériaux déménagera bel et bien, mais demeurera locataire. «Le télétravail a été un succès chez nous. Nous mettrons donc en place une formule hybride pour notre vingtaine d’employés de bureau, avec des bureaux volants au lieu de fixes», explique Julien Depelteau, son président.

Au lieu d’emménager dans un bâtiment flambant neuf de 15 000 pieds carrés, Flexpipe prend plutôt la direction de locaux près de la moitié plus petits (8 500 pieds carrés). L’entreprise gagnera tout de même en productivité dans le processus, étant donné qu’elle centralisera l’ensemble de ses activités en un seul et unique endroit. «Actuellement, nos activités manufacturières et administratives se déroulent dans deux bâtisses distinctes, ce qui nous occasionne bien des maux de tête», précise l’homme d’affaires. Fini les navettes incessantes entre les édifices pour transporter la matière première, par exemple.

Le déménagement, qui doit avoir lieu le 1er juin, sera aussi l’occasion de reconfigurer les espaces de travail afin d’y favoriser la présence de robots de téléprésence. «Ces derniers fonctionnent avec du Wi-Fi. Il ne faut donc pas qu’il y ait de zones non couvertes par le réseau en usine», illustre Julien Depelteau, qui soulève également des considérations de santé et sécurité en lien avec cette technologie émergente.

Un autre défi: la coordination du changement d’adresse de la quarantaine d’employés, de manière à minimiser le plus possible les impacts sur la production. «Si tout va bien, on ne devrait perdre que 5 à 6 jours d’activités au total», calcule le président.

 

Poursuivre la croissance

Autre déménagement, mêmes considérations. Balux, un fabricant roxtonais de comptoirs, de lavabos et d’autres produits de décoration intérieure en béton, installera ses pénates dans sa nouvelle usine de Granby au cours de l’automne prochain. Ce faisant, la PME de 15 employés passera du statut de locataire d’un bâtiment exigu de 11 000 pieds carrés à celui de propriétaire d’une usine fraîchement sortie de terre de 15 000 pieds carrés. «Avec le boom actuel de rénovations, nous ne pouvons arrêter la production ne serait-ce qu’une seule journée. Nous bougerons donc des boîtes pendant quelques semaines», prévoit la vice-présidente, Renelle Desmarais.

Le jeu en vaut toutefois la chandelle. Grâce à cette relocalisation — Balux a été fondée à Granby en 2006, avant de se déplacer à Roxton Pond, où elle est actuellement localisée —, l’entreprise sera en mesure de poursuivre sa croissance partout en Amérique du Nord, où ses produits sont actuellement distribués dans une cinquantaine d’établissements, et plus récemment au Belize, en Amérique centrale.

Une station dédiée au salissant procédé de polissage des produits sera installée dans la nouvelle usine, tout comme un plancher radiant qui permettra un meilleur contrôle de la température ambiante. «Le but est d’améliorer la qualité de nos produits tout en réduisant nos délais de production», indique Renelle Desmarais.

Chez Quali-T-Groupe, une entreprise de Bromont spécialisée dans les produits de l’acier, l’heure est aussi à la construction d’une nouvelle usine climatisée de 76 000 pieds carrés. C’est l’abandon de sa division de fabrication et l’acquisition d’équipements de transformation à la fine pointe de la technologie qui justifient ce choix. D’ailleurs, pour marquer le coup, Quali-T-Groupe se présente dorénavant sous le nom QTG Solutions tubulaires. «Nos anciennes installations dataient des années 1960. En plus d’être désuètes, elles étaient réparties en deux bâtiments distincts au lieu d’un seul», affirme Giancarlo Talarico, son président.

Ce projet d’investissement permettra à la PME de 47 employés de mieux négocier le virage 4.0 et de consolider sa place de meneur dans le créneau de la transformation de produits d’acier. Ce sera aussi l’occasion d’innover. «Nous comptons investir dans un système de récupération de la chaleur générée par nos équipements afin de chauffer et climatiser le bâtiment, s’enorgueillit Giancarlo Talarico. En termes de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, c’est l’équivalent de 1,6 million de kilomètres parcourus par un camion lourd.» L’aménagement des espaces de bureau de QTG Solutions tubulaires se fera en janvier prochain, tandis que la ligne de production écoresponsable sera opérationnelle en juin 2021.