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Emballage: Trans-Graphique Packaging à la recherche de solutions écoresponsables

Amélie Légaré|Édition de la mi‑juin 2024

Emballage: Trans-Graphique Packaging à la recherche de solutions écoresponsables

Trans-Graphique Packaging produit des emballages en carton, majoritairement pour des entreprises de l’industrie alimentaire. (Photo: courtoisie)

EMBALLAGE: PASSER À L’ACTION. Trans-Graphique Packaging produit des emballages en carton, majoritairement pour des entreprises de l’industrie alimentaire. Les prototypes des boîtes sont conçus selon la chaîne de montage du produit et sont testés avant leur mise en marché. L’équipe s’assure que tout le processus est conforme, de l’impression jusqu’au recyclage des rebuts issus de la production. 

L’entreprise possède la certification British Retail Consortium (BRC), qui assure l’intégrité des produits alimentaires en contact avec le carton. Cette demande revenait régulièrement de la part des clients.

«Les grosses chaînes exigent que tous ceux qui ont touché à l’emballage aient cette certification alimentaire qui permet d’être audité par un tiers et de répondre aux conformités établies, ce qui favorise également la traçabilité des produits, déclare Marilyne Crête, directrice des ventes et actionnaire chez Trans-Graphique. On doit également auditer nos fournisseurs. Pour chaque travail qui passe dans l’entreprise, on fournit un certificat de conformité.»

À l’écoute de sa clientèle, l’équipe de Trans-Graphique Packaging tente de trouver des solutions écoresponsables, mais les contraintes de coût demeurent importantes. À titre d’exemple, la pellicule en plastique sur certaines boîtes alimentaires peut être remplacée par un matériau biodégradable et recyclable à base de pulpe de bois et de cellulose. 

«Pour le moment, les pellicules ne sont pas encore assez abordables donc c’est seulement un certain pourcentage de clients qui adhèrent parce qu’il n’y en a pas encore assez sur le marché. On le propose tout le temps, mais la décision finale revient au client. C’est le consommateur qui ramasse la facture au bout de la ligne et qui voit s’il est prêt à payer plus pour sa boîte à tarte afin d’avoir une pellicule environnementale, dit la gestionnaire. Dans l’économie actuelle, les entreprises doivent être plus compétitives parce que les gens ont moins d’argent pour remplir le panier d’épicerie.»

Des initiatives écoresponsables

Il est aussi possible pour les clients de faire embosser le ruban de Möbius, symbole de recyclage, sur la pellicule de plastique pour indiquer aux consommateurs et aux employés du centre de tri que cette dernière peut être recyclée.

«Quand la boîte à tarte arrive au centre de tri, la boîte de carton avec une pellicule de plastique est jetée parce que la personne ne sait pas que la pellicule est recyclable», explique Marilyne Côté, en précisant qu’il faut la retirer avant de mettre la boîte dans le bac. L’éducation de la population sur les matériaux et l’emballage, il y a un très gros manque. Les gens ne le savent pas et on ne l’explique pas.»

Dans le cadre de ses opérations, l’imprimeur utilise des vernis à base d’eau, ainsi que des encres minérales et végétales. Parmi les autres produits novateurs, les plaquettes en polypropylène dans les emballages de saumon fumé peuvent être offertes dans une formule recyclable et compostable à base de maïs. En plus des nouveautés offertes par les fournisseurs, Trans-Graphique Packaging met la main à la pâte pour tenter de remplacer la styromousse ou le plastique. 

«Nous cherchons des solutions écologiques pour faire des emballages avec des barrières assez résistantes pour les liquides et que les produits restent viables. Ce sont des demandes concrètes que nous avons présentement», confie la directrice. L’équipe s’implique étroitement avec les clients et les partenaires pour trouver d’autres possibilités.

Éduquer et collaborer

En tant qu’imprimeur, Trans-Graphique préfère l’utilisation de matériel recyclable pour favoriser une économie circulaire. Marilyne Crête est toutefois consciente des pertes engendrées par son industrie et même par son entreprise, qui colle 20 000 boîtes à l’heure. D’ailleurs, l’acquisition de deux machines de dernière technologie leur a permis de réduire la gâche de 80%. «Quand il y a cinq boîtes non conformes, la machine s’éteint automatiquement. On est passé de deux cents boîtes à cinq. L’investissement dans la technologie fait qu’on réduit beaucoup le gaspillage de matières premières à l’interne», ajoute-t-elle.

Selon l’actionnaire, les fournisseurs ont un rôle d’éducation à faire sur les derniers produits écoresponsables, mais l’information doit ensuite être transmise à la clientèle, qui sensibilisera la population à son tour. Comme idée accessible à tous, elle imagine un logo imprimé, semblable à celui des Aliments du Québec, pour aider le consommateur et les différents acteurs de l’industrie à déterminer si un produit est écoresponsable, selon certains critères.

L’entreprise intégrée collabore également avec des clients dans le domaine de l’aviation. «On ne travaille pas juste dans les épiceries, mais dans tous les domaines du prêt-à-manger. Il y a beaucoup d’efforts à faire.» Marilyne Crête réitère que l’innovation demande du temps et des ressources, mais aussi des tests de marché. «Il faut trouver des partenaires qui veulent le faire conjointement et qui ont le vouloir d’accélérer les choses. Il y a beaucoup d’enjeux et d’éléments à considérer pour un seul produit.»

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