«Cela fait un an qu’on travaille sur ce projet», affirme le fondateur et PDG de FoodHero, Jonathan Defoy. (Photo: courtoisie FoodHero)
L’entreprise montréalaise FoodHero vient d’avaler une grosse bouchée en se déployant partout au Canada dans les épiceries appartenant à Empire Company, dont les chaînes Sobeys, Safeway, Thrifty Foods et Foodland.
Son application qui vise à éviter le gaspillage alimentaire, à faire des économies et à permettre de maximiser les inventaires des épiciers est disponible dans plus de 1000 magasins au pays pour les consommateurs.
«Cela fait un an qu’on travaille sur ce projet, affirme en entrevue le fondateur et PDG de FoodHero, Jonathan Defoy. On est à la phase de célébration, car d’un point de vue commercial, c’est un succès. On n’a pas eu de problèmes même si on a fait un lancement condensé avec 500 magasins en un mois et demi.»
Le dirigeant mentionne que depuis la création de son entreprise en 2019, plus d’un million de téléchargements ont été effectués au Québec pour environ 400 000 utilisateurs. Plus de 100 000 sont des clients réguliers qui font au moins une commande et demie par semaine, notamment dans les chaînes IGA et Metro. La jeune pousse espère atteindre 2,5 millions de téléchargements ailleurs au pays, pour avoir plus de 700 000 utilisateurs et 200 000 clients réguliers.
Réduire le gaspillage et maximiser les ventes
Les clients qui téléchargent l’application ont accès à des économies substantielles, allant jusqu’à 60% au Québec, pour des produits qui approchent leur date de péremption. «Il y a deux arguments pour attirer les clients, affirme Jonathan Defoy. Le premier, c’est de sauver des sous, puisqu’on sait que l’inflation fait mal. Plusieurs gens veulent réduire leur facture d’épicerie. Le deuxième, c’est l’environnement, car la grande majorité de la nourriture qu’on offre est à risque d’être carrément jetée.»
Il fait valoir que les épiciers y trouvent aussi leur compte. En plus de maximiser leurs inventaires et d’éviter des pertes, cet outil leur permet d’attirer de nouveaux clients dans leurs commerces. En effet, ceux qui achètent des produits par l’application doivent les récupérer au magasin.
Chaque épicerie choisit ce qu’elle veut liquider en fonction de ses stocks qui arrivent à échéance. «Il y a de tout, mais ce sont surtout des produits coûteux, dit l’entrepreneur. Il y a beaucoup de viande, ainsi que du poisson, des produits laitiers et des plats cuisinés.»
Pour le marchand, cette application offre une flexibilité afin de mieux gérer et monétiser ses inventaires.
Yeux vers le sud de la frontière
FoodHero veut depuis longtemps s’implanter aux États-Unis. Elle espère que sa percée dans le reste du pays lui servira. «Là-bas, les joueurs établis sont des mastodontes comme Walmart, précise le PDG. La relation est longue à créer. Malheureusement, les compagnies québécoises ou canadiennes ont un déficit de crédibilité à surmonter quand elles veulent s’attaquer au marché américain.»
«Toutefois, on arrive avec un beau pedigree et d’excellents chiffres, ajoute-t-il. Cela devrait faire pencher la balance. On a de très bonnes discussions qui avancent. On espère percer le marché américain bientôt.»
En attendant, l’entreprise, qui engrange ses revenus en touchant une commission à chaque transaction, compte poursuivre son expansion au Canada. De nombreux magasins d’Empire n’ont par exemple pas encore recours à son application.