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Le marketing agroalimentaire au service des marques d’ici

Amélie Légaré|Mis à jour à 09h11

Le marketing agroalimentaire au service des marques d’ici

Guillaume Mathieu et Amélie Leclerc, cofondateurs d'ilot (Photo: courtoisie)

Pour changer les choses en matière de développement durable et répondre à la demande, les entreprises agroalimentaires doivent adapter leurs pratiques, de la composition des produits jusqu’au transport. Au cours des dernières années, des firmes spécialisées en marketing agroalimentaire sont devenues des alliées pour les accompagner dans leurs démarches.

La firme de consultation en stratégie et en gestion de marque ilot a vu le jour il y a un peu plus de cinq ans par deux professionnels issus d’agences de communication qui avaient le désir de s’impliquer davantage dans l’industrie agroalimentaire. «On voyait le besoin des différentes marques d’être accompagnées et d’avoir un modèle différent de ce qui se faisait dans le marché, souligne Amélie Leclerc, associée et cofondatrice. Plusieurs entreprises avaient le désir d’en faire davantage à l’interne. Ils avaient besoin d’un alignement stratégique ou d’un renfort pour leurs équipes.»

Au cœur même de la mission d’ilot se trouve la valorisation du terroir québécois, qui peut même aller jusqu’au changement d’une recette pour intégrer davantage de produits locaux ou pour favoriser une meilleure perception du public. Cet accompagnement vient appuyer les efforts et la volonté des entreprises de répondre aux attentes des consommateurs, peu importe leur raison d’être.

«Quand on entre dans un projet, c’est essentiel de respecter l’ADN de l’organisation. […] Par contre, dès qu’on sent qu’il y a une possibilité avec un client de le faire évoluer dans ses pratiques ou ses mentalités, c’est quelque chose qu’on met de l’avant», précise Guillaume Mathieu, associé et cofondateur.

Valorisation à la source

Toujours en mode collaboratif, ilot a accompagné Exceldor pour l’aider à se différencier de la concurrence en misant sur son statut de coopérative agricole. «C’est dans nos valeurs de redonner à la communauté. On l’a toujours fait. […] On n’en parlait pas publiquement, on l’a mis en valeur et on s’est tout simplement dévoilés, affirme la conseillère principale en communication et en marketing d’Exceldor, Caroline Matte. De plus en plus, ça devient ancré dans la mémoire des gens. Ils savent que c’est un produit du Québec qui vient des producteurs d’ici.»

Une intelligence d’affaires spécialisée

De leur côté, les deux associés du cabinet-conseil École-B, Alexander Cruz et Cyril Gonzales, viennent du milieu des affaires et ont constaté un besoin à combler en stratégie et en marketing agroalimentaire. «Quand on était nous-mêmes à la recherche d’entreprises en marketing ou d’une structure, on s’est rendu compte qu’on n’entrait dans aucune case. Bien souvent, une agence de marketing prenait tellement de temps juste à comprendre notre situation que finalement, pour la mise en œuvre ou la stratégie, il en restait peu», confie Alexander Cruz, associé et stratège sénior.

Selon lui, l’essor du marketing agroalimentaire résulte du besoin des entreprises de maintenir ou de générer des parts de marché. Pour y arriver et rester compétitif, il faut se spécialiser en développant sa marque autrement, en offrant des produits innovants ou en prônant des valeurs de développement durable.

L’entreprise d’économie circulaire Ellipse Conservation a été accompagnée par École-B pour revoir son image de marque et commercialiser ses Néo Chips, des croustilles à base de résidus d’ananas lyophilisées. Les ventes ont débuté à l’été 2023 et l’entreprise a dû revoir ses opérations pour répondre à la demande et pour fournir les grands joueurs en alimentation.

L’emballage a récemment gagné un prix au gala des Grands Prix DUX, qui récompense les leaders en agroalimentaire. «C’est assez incroyable ce que cela nous a apporté de le faire avec des professionnels», admet le fondateur, Jérôme Perron.

Inspirer toute une industrie

Pour mousser l’industrie agroalimentaire du Québec, les associés d’ilot se donnent le devoir de s’alimenter à l’international et de ramener cette intelligence d’affaires à leurs clients et partenaires. «On a réalisé qu’il y avait vraiment une soif d’en savoir plus et d’avoir accès à davantage d’inspiration pour alimenter leurs plans d’innovation, leurs réflexions stratégiques», affirme Guillaume Mathieu.

En plus de donner des conférences et de la formation, ilot propose «Bouillon», une publication pour aider les marques agroalimentaires à devenir plus futées. Leurs connaissances en matière d’innovation et de tendances sont aussi bénéfiques pour aider les entreprises à tester des idées. «Ilot nous apporte énormément de richesse, explique Caroline Matte, d’Exceldor. Elle nous amène à nous questionner autrement, à voir ce qu’on n’aurait pas vu parce qu’on est à l’interne. C’est un allié incontournable.»