La firme surfe sur la vague du recrutement avec une approche distinctive, selon Martin Dubé, vice-président de Go RH. (Photo: courtoisie)
Que ce soit pour louer les services d’un responsable des ressources humaines à temps partiel ou pour offrir des services de recrutement et de conseils, Go RH avance vite.
Fondée en 2017 à Québec par Martin Dubé et Sylvain Roy, cette firme est déjà présente en France pour séduire nos cousins avec son approche qui sort des sentiers battus.
«Quand on a lancé Go RH, on voyait qu’il y avait un besoin énorme et ç’a l’air qu’on ne s’est pas trompés! Soyons ce qu’on aurait aimé avoir comme service», explique en entrevue Martin Dubé, qui enseigne le management et la gestion des RH à l’Université Laval et qui a longtemps travaillé dans le secteur manufacturier.
Cette firme généraliste se distingue notamment en accompagnant les start-ups en pleine croissance. Dans cette phase de développement, les jeunes pousses doivent rester concentrées sur leur mission centrale, mais leur progression nécessite des ressources additionnelles pour gérer les RH. Leurs besoins sont toutefois insuffisants pour embaucher une personne à temps plein. C’est là que Go RH propose des contractuels expérimentés qui consacreront quelques heures ou plusieurs journées par semaine à ce travail.
«C’est se doter d’un service RH sans avoir à débourser un salaire entier, dit le vice-président de Go RH. C’est donc pour construire une fondation ou pour poursuivre ce qui avait été initié. On sert aussi des PME et de grandes entreprises pour des mandats précis et on est dans tous les secteurs d’activité: les services, les TI, le manufacturier, etc.»
Go RH peut ainsi s’occuper d’élaborer un guide de l’employé et des politiques de santé et sécurité au travail, de mettre sur pied un système d’assurance collective, de structurer les communications internes et toute autre tâche RH qui ne constitue pas le cœur du modèle d’affaires de son client. Cette personne à temps partiel joue même parfois un rôle de guide stratégique.
«Par exemple, une femme de mon équipe qui agit comme responsable des ressources humaines fait partie du comité de direction d’une PME d’Estrie, précise Martin Dubé. Travaillant deux jours par semaine, elle est bien placée pour aider la direction. On vient avec une approche de coaching pour faire grandir les gestionnaires.»
Explosion durant la pandémie
Le manque de main-d’œuvre a favorisé l’expansion de Go RH, qui compte environ 125 employés permanents et pigistes dans son équipe. Plusieurs sont des contractuels qui, après de longues années en entreprise, préfèrent la flexibilité de travailler par mandat. La firme surfe sur la vague du recrutement avec une approche distinctive, selon Martin Dubé.
«Pour l’embauche de cadres, les honoraires du chasseur de têtes se basaient traditionnellement sur un pourcentage du salaire annuel de la personne engagée, explique-t-il. Nous, on fixe le nombre d’heures qu’on croit que cela va nous prendre en fonction du poste à pourvoir et de la région et on offre un prix avec une fourchette minimale et maximale d’heures.»
Il affirme que cette façon de faire est beaucoup plus économique pour les PME qui recrutent.
Le manque de main-d’œuvre a aussi mis de l’avant l’importance du marketing RH. Afin d’attirer des talents et de les retenir, il est impératif pour une entreprise de définir sa marque employeur, ce que Go RH peut développer.
Le dirigeant souligne également que la pandémie a gonflé les voiles de sa PME. «La demande a explosé durant la crise sanitaire, dit-il. Nos clients avaient besoin d’aide pour organiser le télétravail et pour accueillir à distance de nouveaux employés. On a connu une phase de croissance incroyable.»
À la conquête de l’Hexagone
C’est grâce au bouche-à-oreille que cette PME de Québec a su faire sa place dans le monde de l’impartition des RH. Elle espère que ce phénomène lui servira en France, où elle a ouvert un bureau à Paris en 2020, afin de développer son créneau du recrutement international. Mais Go RH va plus loin, en voulant séduire les entreprises françaises avec son concept de location de ressources RH.
«Les banques d’heures, c’est nouveau là-bas, note Martin Dubé. Il y a beaucoup de démarchage et d’éducation à réaliser. On prend notre bâton de pèlerin dans les réseaux d’affaires. Toutefois, ceux qui y ont goûté ont trouvé cela intéressant et on pense donc que la roue va tourner comme ce fut le cas au Québec.»