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Accroître la réussite d’innovations en technologies médicales

Pierre Théroux|Publié le 24 janvier 2020

Accroître la réussite d’innovations en technologies médicales

Medscint fournit des mesures de dosage précises et en temps réel des radiations prescrites aux patients souffrant de cancer pour leurs traitements de radiothérapie. (Photo: 123RF)

Lancée en 2018, Medscint a développé une technologie de dosimétrie à scintillation qui fournit des mesures de dosage précises et en temps réel des radiations prescrites aux patients souffrant de cancer pour leurs traitements de radiothérapie.

Cette start-up de Québec, née des travaux de recherche de son cofondateur et PDG François Therriault-Proulx pendant ses études doctorales en physique médicale à l’Université Laval, vient d’ailleurs de se distinguer. Elle a obtenu en juin le premier prix dans la catégorie Grand prix création d’entreprises, catégorie Innovations technologique et technique lors du dernier Défi OSEntreprendre. 

«Nous les avons notamment aidés à développer un prototype et nous sommes en discussions, notamment avec le Consortium de recherche et d’innovation en technologies médicales du Québec (MEDTEQ), afin de réaliser une première ronde de financement», indique Jean-François Haince, directeur, Science et innovation chez SOVAR, une société de valorisation affiliée entre autres à l’Université Laval et au Centre Hospitalier Universitaire de Québec-Université Laval.

 

Accélérer la commercialisation de l’innovation

Medscint et sa technologie issue d’un transfert de propriété intellectuelle de l’Université de Laval est l’exemple type d’une entreprise qui pourrait profiter des ententes de collaboration signées en février dernier entre MEDTEQ et les sociétés de valorisation québécoises SOVAR, Aligo Innovation et Univalor. Ces dernières apportent leur expertise dans la protection de la propriété intellectuelle, l’évaluation du potentiel commercial, le démarchage de partenaires stratégiques, ainsi que l’accompagnement personnalisé en maturation technologique et démarrage d’entreprises technologiques.

De son côté, MEDTEQ – qui regroupe près de 170 membres (PME, grandes entreprises en technologies de la santé, universités, hôpitaux universitaires) – met son réseau et son expertise dans la structuration et le financement de projets collaboratifs à la disposition des partenaires industriels et académiques. 

«Les trois sociétés de valorisation ont toujours travaillé ensemble pour amener au marché les technologies qui sont dans nos portefeuilles, commente M. Haince. Nous ne sommes pas en mode compétition, mais plutôt coopération.» Il ajoute que la récente entente «nous permet d’unir encore plus nos forces pour accroître la réussite d’innovations en technologies médicales.»

La présidente-directrice générale d’Aligo Innovation, Anne-Marie Larose, se réjouit aussi de cette nouvelle collaboration qui facilitera le développement et la commercialisation de produits et de services dans ce secteur de pointe au Québec. Aligo représente 10 des 18 universités québécoises ainsi que leurs hôpitaux et centres de recherche, parmi lesquels cinq établissements du réseau de l’Université du Québec et l’Université de Sherbrooke. 

«Nos dossiers sont très en amont ; notre travail est d’identifier et valoriser une innovation qui mènera à la création d’une start-up ou au transfert d’une technologie dans une entreprise existante afin d’en poursuivre le développement jusqu’à sa commercialisation, précise-t-elle. Notre association avec MEDTEQ, et sa grande connaissance du secteur, permettra d’accélérer le développement des innovations qui aboutissent sur notre bureau.»

Ces ententes de collaboration visent en effet à offrir aux entreprises innovantes du secteur des technologies médicales et aux équipes de recherche des possibilités accrues de financement pour accélérer le développement, la démonstration de valeur et l’intégration des innovations universitaires codéveloppées avec l’industrie.

«Les sociétés de valorisation prennent des technologies qui ont un immense potentiel, mais dont le développement, surtout dans le domaine médical, peut être très long. Notre objectif n’est pas d’augmenter le volume de technologies, mais d’accroître le processus de commercialisation des innovations découlant de la recherche universitaire québécoise», explique François Bergeron, directeur principal des partenariats chez MEDTEQ.

Plus le succès commercial de ces innovations sera rapide, plus vite les patients et le système de santé en ressentiront les bénéfices. «Il reste toujours les différents aspects règlementaires à régler avant de commercialiser une technologie. Mais dans la mesure où nous pouvons raccourcir le temps passer à prototyper un appareil médical, et ainsi l’amener plus rapidement vers l’étape des approbations règlementaires, plus les patients en profiteront rapidement», fait valoir Jean-François Haince.

 

Une portée canadienne

Ces ententes de collaboration avec MEDTEQ sont d’autant plus importantes que le réseau de ce consortium né au Québec en 2013 a désormais une portée canadienne. Il a en effet été reconnu l’an dernier comme Centre d’excellence en commercialisation et en recherche (CECR) par le gouvernement canadien, qui lui a du même coup octroyé un appui financier de 19,5 millions de dollars. 

«Il y a un génie en recherche et innovation exceptionnel au Québec», fait valoir M. Bergeron. Or, l’émergence de la province, et de Montréal en particulier, sur la scène internationale de l’intelligence artificielle (IA) favorise aussi le développement de grandes avancées technologiques dans le secteur de la santé. À preuve: 70% des projets de recherche réalisés par MEDTEQ l’an dernier incluaient l’IA dans leur développement.