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Financement: un coup de dés payant

Karl Rettino-Parazelli|Édition de janvier 2023

Financement: un coup de dés payant

Sébastien Meunier a fondé Protection incendie vision 360 en 2017. (Photo: 123RF)

FINANCEMENT. Sébastien Meunier a joué gros en contractant un prêt à intérêts élevés. Voici comment cette stratégie s’est révélée profitable. 

Dans les premières années qui ont suivi la fondation de son entreprise, en 2017, Sébastien Meunier n’a pas eu trop de mal à obtenir le financement nécessaire pour faire croître Protection incendie vision 360. 

Son partenaire de l’époque et lui ont d’abord investi environ 30 000 $ chacun pour acheter un premier camion et du matériel. Ils ont démarré tranquillement, en faisant de la sous-traitance pour d’autres entreprises de sécurité incendie. En 2019, la BDC accorde à l’entreprise un prêt de fonds de roulement de 100 000 $, ce qui permet à Sébastien Meunier d’embaucher ses premiers employés et de bâtir sa propre clientèle, principalement à Laval, à Blainville et à Terrebonne. 

Son entreprise est profitable en 2018 et en 2019, mais encaisse durement le choc de la pandémie l’année suivante. Il touche les aides gouvernementales et signe un deuxième prêt avec la BDC en 2021, cette fois de 220 000 $, mais le contexte économique finit par le rattraper. Le délai de paiement moyen de ses clients passe de 63 à 98 jours et les coffres se vident, au point où il peine à effectuer ses versements de TPS et de TVQ. « On avait du mal à se faire payer par nos clients, donc on avait de la difficulté avec nos liquidités », résume-t-il.

 

Pari réussi

Lorsqu’il cogne à la porte de sa banque pour obtenir une marge de crédit commerciale, on lui répond qu’il n’est pas en affaires depuis assez longtemps. Au début de l’année 2022, il fait donc appel à la firme de consultation Expansion Capital, qui lui déniche un prêt privé de 60 000 $, à intérêts élevés. « C’était un coup de dés, mais ça a payé », lance l’entrepreneur.

Le prêt permet de payer l’inspecteur en sécurité incendie nouvellement embauché et, rapidement, les revenus supplémentaires suffisent amplement à rembourser l’emprunt. Rassurée par sa bonne tenue financière, une institution financière traditionnelle lui accorde une marge de crédit de 250 000 $. « Le financement nous a permis de passer au travers de la crise et de maintenir notre crédibilité auprès de nos clients, se réjouit-il. Même si les clients tardent à envoyer leur paiement, je peux toujours payer mes employés et mes fournisseurs. »

Par-dessus tout, les affaires vont très bien, affirme le patron. Si, comme il le prévoit, les revenus de Protection incendie vision 360 atteignent près de 2 millions de dollars en 2022, il pourra dire que sa quête de financement lui aura permis d’enregistrer la meilleure année de son entreprise à ce chapitre.