Faute de travailleurs, Armatures Bois-Francs a même été dans l’obligation d’arrêter son quart de travail de nuit.
FOCUS CENTRE-DU-QUÉBEC. Armatures Bois-Francs n’avait plus le choix. Pour combler ses besoins de main-d’oeuvre, l’entreprise de Victoriaville a investi l’an dernier plus de 5 millions de dollars dans l’acquisition d’une nouvelle usine… à Châteauguay, en Montérégie.
«C’est difficile de recruter des employés dans la région. Il fallait trouver un autre bassin de travailleurs», explique Marco Fortin, directeur général de cette entreprise qui compte quelque 425 employés et exploite déjà deux usines à Victoriaville.
Faute de travailleurs, l’entreprise qui se spécialise dans la fabrication et l’installation d’acier d’armature pour l’industrie de la construction a même été dans l’obligation d’arrêter son quart de travail de nuit. «On a concentré nos effectifs sur deux quarts de travail», souligne M. Fortin.
En exploitation depuis l’automne dernier, l’usine de Châteauguay emploie 18 personnes et l’entreprise prévoit en ajouter une demi-douzaine. Ses investissements lui ont également permis d’acquérir de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie à ses deux usines de Victoriaville.
D’une pierre deux coups
L’entreprise fait ainsi d’une pierre deux coups. La nouvelle usine de Châteauguay lui permet non seulement d’accroître sa capacité de production, mais aussi de se rapprocher des grands chantiers de la région de Montréal, où elle a déjà de nombreux contrats.
Armatures Bois-Francs est en effet impliquée dans le vaste chantier de construction du projet de transport collectif du Réseau express métropolitain (REM), piloté par la Caisse de dépôt et placement du Québec, de même que dans l’important chantier de l’échangeur Turcot. Elle fournit aussi de l’armature d’acier pour des projets de construction de condos et de résidences pour personnes âgées.
L’entreprise, qui détiendrait de 25 % à 30 % du marché québécois de l’armature d’acier, estime que la demande n’est pas prête de s’atténuer. «On prévoit encore beaucoup d’effervescence au cours des prochaines années dans le marché de la construction et des travaux d’infrastructures», estime M. Fortin.
Présence hors Québec
Fondée en 1976, Armatures Bois-Francs a fait son entrée dans le marché de la grande région montréalaise en 1989. Depuis, elle a multiplié les projets alors qu’elle a notamment participé aux chantiers des stations de métro à Laval, à la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), à l’agrandissement du CHU Sainte-Justine ou encore au développement du complexe commercial Quartier Dix30.
En l’an 2000, l’entreprise a étendu ses activités à l’extérieur du Québec et fait sa première percée en Ontario. Là où elle a participé, entre autres au projet de tour à condos Icon Tower, à Ottawa, à la construction de quatre complexes hydroélectriques à Kapuskasing et de 288 bases d’éoliennes dans six parcs de la province, au prolongement de l’autoroute 407 ou encore, plus récemment, à la construction de la centrale hydroélectrique située sur la rivière Mattagami, à Yellow Falls.
L’entreprise doit toutefois mettre un frein à ses projets d’expansion en Ontario, qui génèrent aujourd’hui quelque 20 % de ses revenus. «Le manque de main- d’oeuvre limite notre croissance ailleurs au pays», explique M. Fortin qui, en avril dernier, partait justement en mission de recrutement au Maroc. L’entreprise doit aussi accueillir des travailleurs du Guatemala au cours de l’été.