Près de 29 nouveaux commerces ont ouvert leurs portes à St-Hyacinthe en 2018.
FOCUS RÉGIONAL: MONTÉRÉGIE. Forte de nombreux projets d’investissements et d’implantation d’entreprises, l’économie de la Montérégie poursuit son élan, et ce, aux quatre coins de ce vaste territoire qui compte jusqu’à 15 municipalités régionales de comté (MRC) et s’étend jusqu’aux frontières avec les États-Unis et l’Ontario.
À Longueuil, Molson-Coors a amorcé, l’automne dernier, les travaux de construction de sa future brasserie, qui entraîneront des investissements de 500 millions de dollars. Elle doit commencer sa production en 2021. Cette nouvelle usine s’implante dans la zone aéroportuaire en plein développement de Saint-Hubert qui, avec ses 13 millions de pieds carrés, est l’un des rares sites de la région métropolitaine où de vastes terrains sont encore inoccupés.
L’arrivée de Molson a permis d’injecter 733 M $ dans l’économie de l’agglomération de Longueuil, soit plus du double qu’en 2017, année au cours de laquelle des investissements records totalisant 335,3 M $ avaient alors été enregistrés. La Ville de Salaberry-de-Valleyfield misera pour sa part sur l’implantation de Solargise, qui souhaite y établir cette année la phase 1 de son projet de fabrication de panneaux solaires sans plastique, évalué à environ 950 M $.
Nouvel hôtel et Centre des congrès
La région de Saint-Hyacinthe a aussi connu une autre excellente année, «marquée par un nombre sans précédent d’annonces d’expansion ou d’implantation d’entreprises commerciales et industrielles sur le territoire», indique André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole.
Les entreprises y ont investi près de 200 M $, dont 159 M $ dans le secteur industriel. Le quart des investissements industriels ont été réalisés dans la Cité de la biotechnologie agroalimentaire, vétérinaire et agroenvironnementale. Cet acteur clé du développement économique sur le territoire a généré des investissements de quelque 850 M $ depuis sa création il y a 15 ans.
Le secteur commercial, avec des investissements de 26,4 M $, a aussi profité de cette effervescence alors que 29 nouveaux commerces ont ouvert leurs portes à St-Hyacinthe en 2018. «Le milieu commercial profite de la croissance de l’activité économique et du retour en force des activités de congrès», commente André Barnabé.
Il y a un an, le nouvel hôtel Sheraton hébergeait ses premiers touristes d’affaires et d’agrément. Adjacent au Centre des congrès de Saint-Hyacinthe, qui avait aussi ouvert ses portes quelques mois auparavant, le nouvel établissement a ainsi contribué au regain de l’industrie du tourisme d’affaires dans la région, qui a accueilli 87 congrès et événements.
Or, l’année en cours s’annonce tout aussi dynamique. «Il y a eu plusieurs projets d’investissement depuis le début de l’année et d’autres seront annoncés sous peu», souligne M. Barnabé. Le Groupe Jefo, qui se spécialise dans la fabrication et la commercialisation d’additifs alimentaires non médicamenteux, y construira une deuxième usine au coût de 30 M $.
Une économie diversifiée
Les investissements sont aussi au rendez-vous du côté de Granby. Ils ont atteint les 139 M $ en 2018, en légère baisse par rapport à l’année précédente, qui avait toutefois enregistré des investissements records de 146,6 M $. Or, «les perspectives pour 2019 sont encore très favorables, grâce à la construction d’au moins trois nouvelles usines», note Éric Tessier, directeur du développement industriel à Granby.
L’année 2018 a notamment été marquée par l’arrivée de l’entreprise française Millet Plastics, qui a investi quelque 17 M $ pour l’implantation en sol québécois d’une usine spécialisée dans les emballages en plastique destinés au secteur agroalimentaire. Outre le secteur de la plasturgie, la région de Granby mise aussi sur d’autres créneaux d’activité porteurs qui lui permettent d’avoir une économie diversifiée. Comme l’industrie de la transformation alimentaire, avec 1 700 emplois dans des entreprises comme Aliments Ultima (359 employés), Agropur (268 employés) et Hershey (335 employés).
La région de Granby mise entre autres sur l’industrie de la transformation alimentaire avec 1 700 emplois dans des entreprises comme Aliments Ultima (359 employés).
Le secteur du transport terrestre et des véhicules spéciaux, avec en tête le fabricant de dameuses et de véhicules utilitaires à chenilles Prinoth, y est aussi important et totalise 1 550 emplois. Enfin, l’industrie de l’aéronautique emploie 900 personnes dans des entreprises comme Atlas Aéronautik et NSE Automatech, spécialisées dans l’usinage de haute précision de pièces et de composantes métalliques.
La région de Sorel-Tracy a aussi accueilli une entreprise française. Le Groupe Bel, producteur des fromages Boursin et La Vache qui rit vendus partout dans le monde, y construit sa seule usine canadienne au coût de 87 M $ pour y fabriquer le Mini Babybel, ces petits fromages enrobés de cire rouge qui étaient importés de France et des États-Unis.
Ces nombreux investissements ont permis à la Montérégie de connaître une croissance économique de 4,1 % en 2018. Son taux de chômage, qui était de 6,0 % en 2016, continue de baisser et devrait atteindre 4,0 % en 2020, un creux en plus de 20 ans. Dans ce contexte, «les difficultés de main-d’oeuvre afin de pourvoir les postes vacants seront un enjeu grandissant», indique une récente étude économique du Mouvement Desjardins, et ce, même si la région connaît depuis plus de trente ans l’une des meilleures croissances démographiques du Québec.